Aménagement des sites du Fort Lacroix et du Guadellu ; Bastia (20) – 2022


A quelques pas du centre ville, nombre de parcelles anciennement cultivéesapparaissent comme à l’abandon, sans véritable lien avec le quartier. Les riverains n’en bénéficient pas vraiment ; Au delà du manque d’aménagement,  le dénivelé et l’accessibilité (cheminements peu confortables, sentiers dégradés, passages routiers…) sont également des freins à leur appropriation par les habitants et de ce fait des freins à leur fréquentation.

Dès les premières terrasses derrière le palais de justice et tout au long du parcours jusqu’au sommet du Fort Lacroix, la palette végétale atteste de la ruralité du site et des siècles de cultures fruitières et maraichères.

Les majestueux cyprèsdressés vers le ciel, émergent, dressés comme des sentinelles, gardien d’une histoire. Arbres « signal », marqueurs de passages et transitions, qui accompagnent les paysages funéraires comme ceux du quotidien.

Le site offre une mosaïque d’habitats variés avec des friches souvent arborées, des prairies composées essentiellement de plantes herbacées, annuelles ou vivaces, des lisières de ronces et pruniers épineux, des arbres vieillissants, témoignages d’anciennes haies vives… Grace à cette mosaïque de milieux et au mode de (non)gestion qui lui est appliquée, le site est un véritable réservoir de la biodiversité en ville avec une palette végétale adaptée.  Lierre, ronce, plantain, vieux arbres fruitiers… sont les refuges d’une faune qui a souvent été écartée de la ville.Parmi le cortège des plantes rudérales qui peuple les différents sites se logent des plantes qui évoquent le souvenir des temps de maraichage. Mais les friches et les haies ne sont pas en reste et nous offrent des petits trésors gustatifs : prunelles, amandes, cynorhodon , ortie, mûres, jeunes pousses d’aspergeset encore toutes les salades sauvages, nombril de Vénus, aulx et poireaux, fenouil, le lattarepulu (Reichardia picroides), les laiterons, pimprenelle, silène, plantain que l’on retrouvait fraichement cueillies sur les tables au printemps ou encoredans les soupes dont Marcelle Conrad nous précise qu’en Corse elles ne sont ni mixées, ni passées mais cuites longtemps à petit feu…..

Stratégie végétale pour le projet

– S’ancrer sur les palettes végétales existantes en les valorisant, gage d’un paysage biodiverse et résiliant face aux enjeux climatiques et sanitaires, notamment afin de réduire la vulnérabilité du territoire face aux ravages provoqués par la bactérie Xylella fastidiosadont la présence est avérée en Corse.

– Redonner une lisibilité aux cheminements à travers un réseau de haies composées d’essences locales et d’arbres signaux.

– Révéler ce paysage comestible en mettant en valeur les anciennes variétés fruitières et maraichères locales ainsi qu’un porté à connaissance des salades sauvages, aromatiques et petits fruits.

 

Maitrise d’ouvrage : Commune de Bastia

 Surface: 3 ha

Groupement :HYL Hannetel (paysagiste mandataire), Véronique MURE (Botaniste, Concertation et animation des balades à destination des habitants,


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