Bernard Palissy, notre grand homme…

Bernard Palissy, notre grand homme…

A une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau de la Bigotie se niche le très beau village médiéval de Saint Avit, à dire vrai plus proche d’un hameau que d’un village, mais là n’est pas le propos.

Ce qui nous intéresse ici, est que Saint Avit est réputé être le lieu de naissance d’un grand homme de la Renaissance française, Bernard Palissy, né au tout début du XVIème siècle, aux alentours  de 1510.

D’origine modeste et autodidacte, n’ayant jamais étudié qu’à travers les livres «du ciel et de la terre», Bernard Palissy est surtout resté dans les mémoires comme le découvreur, tout autant fou que génial, du secret des émaux jaspés. Invention à laquelle il consacra 20 ans de sa vie, de 1536 à 1556, et dont l’histoire a retenu ce qui est devenu un de ses faits d’arme,  un Palissy ruiné, brûlant ses meubles et son plancher pour alimenter son four et parvenir au terme de sa recherche. Une image colportée par les manuels d’histoire sur plusieurs générations.

Devenu le protégé du connétable Anne de Montmorency, pour qui il élabora un projet de grotte rustique, il devint céramiste au service de la cour, et obtient, en 1563, le titre d’«inventeur des rustiques figulines du roi». A partir de 1565 il travaille pour la grotte du Jardin des Tuileries commandée par Catherine de Médicis.

Mais Palissy est loin de n’être qu’un céramiste.  Arpenteur, géologue, précurseur de la paléontologie par ses observations sur les fossiles, Palissy est aussi un écrivain : ses textes comptent parmi les sommets de l’anti-Renaissance expérimentale, alchimique et maniériste.

Il est aussi un fervent  huguenot, religion qui lui valu plusieurs séjours en prison mais à  laquelle il resta attaché jusqu’à sa mort en en 1589 ou 90 à la Bastille.

Dans la « Recette véritable », certainement écrite en prison (1563), Palissy s’affirme comme l’un des précurseurs du roman autobiographique, un visionnaire de la trempe de Rabelais.

On y découvre un Palissy écologiste qui supplie qu’on cesse d’« avorter la terre » mais aussi l’inventeur d’un « jardin délectable ». Un « autant beau jardin qu’il en fut jamais sous le ciel, hors-mi le jardin de Paradis terrestre », décrit de bout en bout, avec ses « cabinets rustiques », ses cavernes factices, ses bosquets sculptés, ses mousses feintes, ses girouettes musicales.

Au XVIème siècle il fait parti des intellectuels qui prirent fait et cause pour la forêt. Bernard Palissy, réclamait que des mesures soient prises.« C’est – disait-il – non une faute mais une malédiction et un malheur à toute la France, parce qu’après que tous les bois seront coupés, il faut que les arts cessent et que les artisans s’en aillent paître l’herbe, comme Nabuchodonosor.« 

Bernard de Palissy serait il, comme nous le suggère Michel Racine à l’instar de Gaston Bachelard, l’un des premiers paysagistes et urbanistes de France ?

A Saint-Avit, vous pourrez découvrir le musée Palissy  : http://www.museepalissy.net/index.html

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