C’est l’automne, la récolte des coings s’annonce…

C’est l’automne, la récolte des coings s’annonce…

Originaire des bords de la mer Caspienne, le coing (ou « poire de Cydonie ») est un fruit peu consommé de nos jours qui ne se mange qu’une fois cuit. Cependant il est considéré comme un de nos plus anciens fruits cultivés, ceci depuis 4 000 ans avant notre ère.

Les cognassiers en fleurs au mois de mai expriment une grande délicatesse, voire même une certaine fragilité, ne laissant en rien présager de la robustesse des fruits arrivant à maturité cinq mois plus tard et pouvant peser jusqu’à un kilo…

La consommation des coings, à mi chemin de la médecine et de la confiserie, est parée de nombreuses vertus, notamment digestives liées à son astringence. Délicatement parfumé il est aussi employé dans le monde des parfums. Et sans même parler de l’huile essentielle extraite de ses pépins, déjà réputée chez les romains, un coing placé sur l’étagère d’une armoire à linge l’embaumera.

Il était très apprécié des Grecs, qui le mangeaient fourré au miel, et ont greffé les meilleures variétés originaires de l’ancienne Kydonia (qui s’appelle de nos jours Khania), un port de l’île de Crète, d’où vient le nom de cette espèce (Cydonia oblonga) de la famille des Rosacées.

Dans la Grèce antique, le coing était une offrande rituelle de mariage car il venait de Levant comme Aphrodite (la déesse de l’amour) et promesse de fécondité. Plutarque rapporte que les mariées de la Grèce ancienne devaient croquer un coing pour parfumer leur baiser avant d’entrer dans la chambre nuptiale «pour que le premier salut ne soit ni désagréable, ni déplaisant.

Les Romains l’avaient consacré à Vénus et avaient, eux aussi, coutume d’offrir des coings aux nouveaux époux, symbole d’amour et de bonheur, juste avant qu’ils ne franchissent le seuil de leur nouvelle demeure.

Il se pourrait même que les fameuses « pommes d’or » des Hespérides, décrites par Virgile, fussent des coings qu’on appelait à cette époque « fruit d’or ».

L’appellation sous laquelle il aurait été introduit en Italie, Malus cotoneum (« pomme cotonneuse ») aurait été transformée en « coudougner », puis coing, en France où il est connu dès le moyen âge (il faisait parti de la liste des arbres du verger du Capitulaire de Villis – fin du VIIIème siècle).

Le « Mesnagier de Paris » à la fin du XIVème siècle et plus tard Olivier de Serres dans son « Théâtre d’agriculture et Mesnage des champs » en donnent les recettes : pâte de coing, ou cotignac, et même gelée y sont décrits avec force détails .

Peu exigeants pour le sol, les cognassiers préfèrent cependant les terrains silico-argileux ou limoneux bien frais.

Dans le sud-ouest ce petit arbre était traditionnellement planté dans les haies pour délimiter les parcelles. Le terme de « cognassier » y fut même synonyme de limite. Issus de cette tradition il n’est pas rare d’en retrouver en bord de route ponctuant délicatement le paysage automnal de touches dorées de ses « pommes d’or »…

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