Est il un arbuste plus intéressant en été que le gattilier ?
Cette élégante Verbénacée, de 2-3 mètres de haut, au feuillage découpé et aux grandes inflorescences couleur lavande, est idéale pour les haies libres, ou n’importe quel coin à égayer en ces mois où les jardins sont brûlés par la chaleur et la sécheresse. D’origine méditerranéenne, on le trouve bien souvent en bordure de mer ou de cours d’eau. Mais il sait, malgré ce, se montrer résistant à la sécheresse et supporte les froid jusqu’à -15°C. Il supporte également tout type de sol, même pauvre, pourvu qu’il soit drainant. D’entretien facile, on le taille légèrement en octobre pour enlever les fleurs fanées puis plus sévèrement au printemps. Il ne nécessite pas de traitement.
Autrement nommé « agneau-chaste », « poivre des moines », « poivre sauvage » ou « petit poivre »… autant d’appellations suggestives qui donnent envie d’en savoir un peu plus sur son histoire. Même son nom latin Vitex agnus-castus, fait référence à ses propriétés (réelles ou supposées…).
Agneau chaste ? Poivre des moines ? Ces noms étranges ont, semble-t-il, été attribués sur un malentendu, une croyance jamais scientifiquement confirmée, une légende donc… La faute à ses fruits, de petites baies qui tant par leur forme que par leur arôme, rappellent les grains de poivre. Muris en été, ils sont laissés à sécher sur la branche, puis récoltés en hiver. Plus doux que le poivre noir, ils ont aussi un goût plus amer. On dit d’eux qu’au Moyen Age les moines les consommaient pour les aider à garder leur chasteté… Et, en cherchant bien, on trouve des références encore plus anciennes. Dioscoride, au premier siècle de notre ère, rapporte que cet arbuste est ainsi appelé parce que les femmes, pour affirmer leur chasteté lors des Thesmophories, fêtes annuelles en l’honneur de Déméter, devaient s’allonger sur une litière constituée de ses branches.
Qui sait, par ailleurs, que son nom de genre, « Vitex« , viendrait du latin « vitilis » qui signifie « tresser », parce qu’on utilisait aussi ses branches, à la fois souples et résistantes, pour le tressage ? Homère, déjà, y faisait référence dans son oeuvre. C’est avec ses tiges, flexibles, qu’Achille enlaça les fils de Priam dans les forêts d’Ida et qu’Ulysse attacha ses compagnons cachés sous le ventre des moutons du Cyclope Polyphème pour les faire sortir de sa caverne.
Helmutt Bauman dans son « Bouquet d’Athéna »[1], nous révèle ainsi que le gattilier est une des plantes les plus célèbres de l’Antiquité.
[1] Baumann, H., 1984, Le bouquet d’Athéna, les plantes dans la mythologie et l’art grecs. Flammarion.
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