Cité médiévale fondée en 1284, bastide « a novo », surgit de terre au milieu de la forêt, Monpazier, avec son tracé orthogonal parfait, répond aux critères de la ville idéale décrite par le moine franciscain catalan, Francesc Eiximenis , au XIVe siècle. Une ville solidement campée sur les trois piliers de l’esthétique médiévale (perfection, harmonie, clarté).
Retenu par Viollet le Duc, le plan de Monpazier est devenu au XIXe Siècle, le plan théorisé des bastides.
Le Corbusier recommande lui aussi de s’inspirer de ces anciens modèles urbains où « l’esprit puissant domina la cohue, grandes villes et villes plus petites, même toutes petites, à certaines époques d’apogée, illuminées par le talent, la science et l’expérience. Partout encore des vestiges ou des unités intactes nous proposent leur règle : les temples égyptiens, les villes rectilignes de l’Afrique (Kairouan), les cités sacrées de l’Inde, les villes romaines de l’Empire ou celles construites sur la tradition persistante : Pompeï ou Ayguemortes, Monpazier. »[1]
Si l’on pousse plus avant, alors on se rend compte que l’imaginaire urbain contient le merveilleux, quand on pense à la cité médiévale … L’imaginaire, en ce cas, est un ensemble de représentations, d’idées, d’images à travers lesquelles une société urbaine exécute pour elle même son propre portrait. C’est un personnage à deux faces : l’une matérielle, faite de structure et de façades, l’autre mentale, faite de représentations artistiques, littéraires, intellectuelles. On trouve dans la vision médiévale une urbanisation de l’image du paradis2.
[1] Le Corbusier, Urbanisme, Paris, Arthaud, 1980, p84
[2] Milani, R., Esthétique du paysage, art et contemplation, 2005, Actes Sud
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