Les arbres, et surtout ceux qui ne rapportent rien que de l’ombre, comme le platane, avaient la beauté franche des êtres qui sont aimés. On les sentait avoir leur place -et pas la dernière- dans l’affection d’une humanité habile à jouir. Et non par principe : par expérience.
Jean Giono, Les trois arbres de Panzelm.
Comment mieux prolonger nos « Conversations sur l’herbe » qu’en s’installant cette fois sous l’arbre ?
A bien y regarder, les arbres sont partout autour de nous. Ils sont là, au cœur des paysages. Ils établissent un lien particulier entre la forêt, la ville et la « campagne ». Arbres champêtres (j’ai un faible pour ceux là), forestiers, ou urbains, ils sont présents dans notre vie quotidienne, dans nos rites et coutumes, enracinés dans notre mémoire, souvenir d’un temps lointain où nous les vénérions…
Certains arbres, pour une raison ou une autre, et quelque fois sans raison, nous touchent plus particulièrement, un chêne, un cyprès, un figuier, un olivier, un jujubier, un arbre de Judée, un arbre aux quarante écus, un genévrier de Phénicie et même un pin d’Alep ou encore un ailante… Nous avons tous des images et des histoires d’arbres en tête, le récit d’un grand-père, vaguement retenu, la silhouette d’un arbre remarquable rencontrée au hasard d’une balade, un arbre familier, croisé quotidiennement, pendant des mois ou des années, avec lequel nous avons établi une relation muette mais singulière pourtant. Des histoires fortes ou de petits riens, qu’importe… Ces histoires racontent notre rapport à ces êtres vivants avec lesquels nous partageons la planète sans partager ni l’espace temporel, ni l’univers sensoriel. Ils ont du temps devant eux, souvent des siècles, quelque fois des millénaires…que nous n’avons pas. Ils sont fixes alors que nous passons notre temps à courir. Ils perçoivent leur environnement et communiquent entre eux avec des vecteurs que nous ne percevons pas, que nous n’entendons pas, et que la science commence à peine à décrypter… C’est dire toute l’importance, tout l’intérêt, de partir à la rencontre des arbres, pour nous, comme pour eux, et plus largement de partir à la rencontre de tout le règne végétal.
« Conversations sous l’arbre » racontent donc des histoires d’arbres, sans quitter tout à fait le mode des « herbes » non plus… Euphorbes, immortelles, piloselles, centaurées, trèfles, plantains, ont aussi peuplé, au grès des rencontres, au fil des mois, mon univers botanique, et alimenté mon blog dont est issu cet ouvrage.
Véronique Mure
Préface de Francis Hallé
Éditions ATELIER BAIE
Collection Récits & conversations
Dép. lég. : premier semestre 2016
ISBN 978-2-919208-41-8
Prix : 15 ¤ TTC France
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