C’est le bon moment, en ce début septembre, pour comprendre pourquoi les violettes sont liées depuis toujours à la timidité et la discrétion.
Si nous connaissons tous ces jolies fleurs au parfum souvent suave qui tapissent les lieux ombragés au tout début du printemps, il est moins courant de s’intéresser aux fleurs qu’elles produisent en ce moment. Des fleurs bien cachées sous les feuilles, presque au ras du sol. En fait les seules fleurs fertiles de la violette odorante (Viola odorata), les fleurs érigées étant stériles, juste un leurre…
Ces fleurs, qui ne s’ouvrent pas, sont dites « cléistogames ». De ce fait elles sont aussi « autogames ». En d’autres termes, elles se pollinisent elles même, par autofécondation.
A l’ombre et au ras du sol, les fourmis vont être leurs meilleures alliées pour ensuite disséminer les graines. La violette ne s’y trompe pas. Pour les encourager dans cette coopération elle va les appâter par une substance riche en lipide et protéine dont les fourmis nourrissent leur larve. Cette substance, l’élaïsome, est, bien sûr, collée à ses graines.
Une fois l’élaïsome consommé, les graines délaissées dans la zone de déchets de la fourmilière, trouveront là un milieu idéal pour germer…
En résumé, les violettes dont on dit qu’elles sont timides, sont en fait de vraies rusées, avec leurs fleurs cléistogames, et leurs graines myrmécochores…
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