« L’automne au jardin », article paru dans le Bufarot n°15, journal culturel d’information du canton de Monpazier (Dordogne).
Si le mois d’août est un mois de farniente au jardin, ce n’est pas le cas des mois qui suivent.
Un dicton nous promet même que « si en automne ne te lèves matin, à ton hiver tu verras pauvre fin. » Le jardinier va donc devoir se retrousser les manches, chausser ses bottes et se remettre au boulot !
En septembre, l’été n’est pas tout à fait fini, mais chaleur et lumière se sont adoucies. Un vrai bonheur pour nous, mais aussi pour les plantes qui en profitent pour sortir de leur torpeur estivale.
Un nettoyage général du jardin s’impose. Il va falloir couper les fleurs fanées, celles des lavandes par exemple, que l’on pourra ensuite faire sécher et celles des arbustes à floraison estivale, tels que l’hortensia, le buddleia ou le gattilier, ce joli petit arbre encore nommé poivre des moines. Au passage, il est peut être encore temps de récolter quelques graines pour les semis à venir. Et n’hésitez pas à sortir de votre jardin pour disperser au vent les semences de gueules de loup, giroflées, soucis, pavots, nigelles ou encore de la grande rose trémière, qui fleurissent si bien sur les trottoirs et dans les murs, et égayent nos rues.
Dès octobre, l’été à peine fini, il faut déjà penser au printemps prochain et préparer les toutes premières floraisons de l’année, celles des bulbeuses.
C’est le moment d’installer les bulbes. Narcisses, jonquilles, tulipes, constituent les principales espèces traditionnellement utilisées dans nos jardins. Et pourtant la gamme des bulbeuses est bien plus large… Pour ma part, j’ai un faible pour les formes botaniques, souvent moins voyantes que les variétés horticoles, mais tellement plus élégantes, et pour les plus discrets muscaris, bleus ou même blancs ou au contraire pour tous les aulx, aux allures extravagantes. Je les installe, par petite touche, dans les moindres recoins du jardin.
C’est aussi le bon moment pour refaire les pelouses. Alors pourquoi pas introduire du sauvage dans le jardin, en transformant votre gazon bien trop sage en prairie fleurie ? Après un léger travail du sol, choisissez un mélange de graines d’espèces florifères, adaptées à votre sol et à votre environnement. Ce type de prairie où les fleurs s ‘épanouissent à souhait, offre maints avantages. Il apporte de la couleur dans le jardin, nourri les insectes utiles, demande moins d’entretien et moins d’eau… Pourquoi ne pas y naturaliser aussi quelques narcisses en disséminant, ça et là, leurs bulbes, assez profondément enfoncés ? N’oubliez pas alors, si votre terre est un peu lourde, de les installer sur un lit de gravier.
Fin octobre, tout d’un coup, la nature change. En l’espace de quelques semaines, les couleurs de l’automne enflamment paysage. Baroud d’honneur avant une mise au gris hivernale.
Et nous voilà déjà en novembre, il est temps alors de s’occuper des arbres et des arbustes et de les mettre en terre. Souvenez vous que « à la Sainte Catherine tout bois meurt ou prend racine »…
Il est temps aussi de protéger le jardin contre les coups de froid hivernaux. Pour cela un manteau de feuilles mortes, qui souvent embarrassent, fera très bien l’affaire. Toutes les feuilles ne sont pas recommandées, mais celles du chêne ou du noisetier, entassées autour des pieds des espèces les plus fragiles, leur offriront une protection efficace. Et pour éviter qu’elles ne soient dispersées par le vent ou les bêtes, ne pas hésiter à installer autour quelques vieilles tuiles, voire un petit grillage.
Penser également à préparer des abris pour les insectes auxiliaires de vos cultures. Pour leur fabrication, utiliser des tiges à moelle, du sureau par exemple. Assembler une vingtaine de tiges en fagot de 10 à 20 cm de long et liez avec une ficelle. Accrocher à un arbre ou poser sur un mur, en variant l’inclinaison.
Voilà, votre jardin est prêt pour un repos bien mérité…
Véronique Mure.
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