La croisée est ouverte, il pleut
Comme minutieusement,
A petit bruit et peu à peu
Sur le jardin frais et dormant.
Feuille à feuille la pluie éveille
L’arbre poudreux qu’elle verdit ;
Au mur, on dirait que la treille
S’étire d’un geste engourdi.
L’herbe frémit, le gravier tiède
Crépite et l’on croirait là-bas
Entendre sur le sable et l’herbe
Comme d’imperceptibles pas.
Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel ;
L’averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel…
Henri de Régnier
Superbe poème… à garder dans un coin de sa mémoire ! Ici aussi il pleut
Pour se réconcilier avec la pluie… s’il le fallait…