Et si pour une fois nous quittions le grand chêne pour aller faire un petit tour à la mare.

La restauration de la mare, dans laquelle s’abreuvait autrefois le cheptel de l’exploitation, a pris un peu de temps.

Milieu complexe, d’équilibre fragile, il était indispensable d’y intervenir très progressivement, en douceur, pour ne pas le perturber.

Son importance dans le système écologique du site est majeur.

Elle apporte un peu de fraîcheur, régule le réseau hydrologique, désaltère la faune, et participe au charme de ce paysage rural.

Maillon essentiel de l’écosystème, elle abrite une flore et une faune spécifique, et participe ainsi à la biodiversité de la Bigotie.

Pour la première fois cette année des tritons s’y prélassent, de petits tritons couleur « vase », le triton vulgaire, (Triturus vulgaris ou Lissotriton vulgaris) mais aussi le beau triton marbré, (Triturus marmoratus). Au niveau européen, le Triton marbré figure à l’annexe 4 de la directive Habitats et à l’annexe 3 de la Convention de Berne. Ces annexes donnent les listes des espèces animales strictement protégées. Au niveau national, il est classé parmi les espèces vulnérables dans le livre rouge des vertébrés de France.

Il est probable que, tout comme le jolie grenouille verte (dont je ne sais déterminer l’espèce), ils trouvent refuge dans les joncs épars, (Juncus effusus), où sous la vieille souche de chêne abandonnée sur la berge.

Autre hôte sympathique de la mare, une jolie « demoiselle » qui répond au doux nom de Nymphe au corps de feu, (Pyrrhosoma nymphula). Une demoiselle rouge, qui se distingue de l’agrion délicat par la couleur de ses pattes noires.

Un flambé, (Iphiclides podalirius) vient lui aussi faire un tour de ce côté-là. Il affectionne particulièrement les prunelliers de la haie toute proche, sa plante nourricière. Sa chenille vit, quant à elle, sur le prunellier, l’aubépine et divers arbres fruitiers tels le pêcher et le prunier, dont la Bigotie ne manque pas….

Pour terminer ce petit tour de la mare, il faut citer la flore qui s’y trouve. Les joncs bien sur, mais aussi la lentille d’eau minuscule, (Lemna minuta), avec sa nervure unique, la renoncule à feuilles capillaires, (Ranunculus trichophyllus) ou encore le cresson d’eau (Nasturtium officinale). Que du beau monde par là !!!