Parmi les jardins fascinants du pourtour méditerranéen, les jardins de garrigue, et en particulier les jardins des mazets nîmois, ont une place à part, loin des jardins « exotiques » de la Côte d’Azur ou « racés » des bastides provençales. Ils furent tour à tour champs, jardins vivriers puis jardins d’agréments. Retenant une terre rare et précieuse tout en amassant une pierre omniprésente, conservant l’eau tout en se protégeant contre ses excès, suscitant l’ombre l’été mais recherchant les « cagnards » l’hiver, ces jardins marient les contraires.
De cette histoire ils ont souvent gardé leur petite taille, les murs de pierres sèches, l’entrée étroite ponctuée de deux cyprès de bienvenue, une solide tonnelle garnie de roses pompon, accrochée à une petite bâtisse aux couleurs de terre, un banc à l’ombre et l’autre au soleil, et le jeu de boule duquel s’échappait le tintamarre des parties de pétanque.
Leur structure du jardin, tout comme les plantes qui les composent (utilitaires ou ornementales), des oliviers aux lilas, en passant par les cyprès, amandiers, les figuiers, les lys, les iris ou les sauges, sont autant de témoignages d’un passé rude mais plein de charme.
Installés dans un environnement très contraignant, où pierres, chaleur et sècheresse s’allient pour compliquer la vie du jardinier, ces jardins se révèlent aujourd’hui d’une étonnante modernité. Avec une gestion rationnelle de l’eau, l’emploi de plantes peu exigeantes, jouant de l’ombre et du soleil, usant de milles ruses, les jardins de garrigue n’ont jamais été autant d’actualité, modèle du jardin écologique.
La présentation s’attachera à montrer comment un paysage de vignes et d’olivettes, domaine du rachalan, s’est peu à peu transformé à partir du XVIIIème siècle en une mosaïque de jardins, royaume du mazetier, pour offrir aujourd’hui un paysage verdoyant où dominent les pins, les chênes et les micocouliers propres à offrir une ombre bienfaisante, condition sine qua non de la vie estivale, et pourtant mettant aussi le mazet sous la menace du feu.
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