C’est le printemps ! Comment est il venu ? Nul ne l’a su, nous dit le poète sévillan Antonio Machado. Mais, il est là, et bien là, on en a maintes preuves : Partout le vert tendre des jeunes feuilles égaillent les paysages et les premières fleurs apparaissent. C’est même rapidement la bousculade chez les arbustes à floraison printanière. Lilas, spirées, orangers du Mexique, lauriers tin, boules de neige, seringat, arbres de Judée… donnent à nos jardins des airs de palette de peintre. Même chose dans les plates-bandes : iris, pivoines, cistes, scilles, euphorbes… s’épanouissent dans une explosion de couleur. Et que dire des roses ?

Un coup de pouce à toutes ces floraisons est alors le bienvenu. Quelques pelletés de compost bien mûr (6 à 12 mois), épandues au pied de chaque plante sur un sol légèrement griffé, l’enrichiront et agiront sur sa structure. Les terres lourdes (argileuses), ainsi allégées, seront plus facilement travaillées.

Le nettoyage des massifs après l’hiver vous permettra de repérer les emplacements libres pour de nouvelles vivaces qu’il est encore temps de planter. Mais pour permettre à chacune de s‘épanouir, il est important de leur donner une place confortable. Soyez donc attentif aux harmonies de formes, de volumes et aussi de couleurs.

Les couleurs chaudes (jaune, orange et rouge) égayent le jardin, tandis que les couleurs froides, (bleu, mauve, rose) sont apaisantes. Le blanc exprime la pureté et l’élégance. Associé avec des feuillages pourpres il devient chaleureux, mais le gris le rend terne. Les fleurs bleues donnent l`impression d`espace, peut être parce que l’on associe facilement cette couleur au ciel et à la mer… Le jaune symbolise la gaieté et la joie. Il attire les regards dans un jardin et l’illumine au printemps associé à une impression d`ensoleillement. Il éclaire les endroits ombragés. Le rouge, couleur chaleureuse, voire provocante, invite à regarder, mais mal utilisé il peut devenir agressif ! Il contraste bien avec le vert des feuillages, et domine toutes les couleurs.

Pour la taille, pensez au dicton « taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars » ! Ce n’est pas pour rien que le mois de mars était le premier de l’année dans le calendrier romains. C’est là que la végétation redémarre vraiment. Appliqué à la vigne, ce dicton est aussi valable pour les rosiers. Taillez ceux en buisson, et les grimpants, dès ce mois là, et pulvérisez une bouillie bordelaise à l’apparition des feuilles.

Semez en place les annuelles d’été, cosmos, capucines, giroflées, soucis, mufliers ou encore les pois de senteur… et plantez les bulbes à floraison estivale : lis, dahlia, agapanthes… les bulbes d’été sont nombreux et méritent d’être mis en valeur dans le jardin tant pour leur originalité que pour leur générosité. Ils forment de très beaux massifs d’été, une saison où les fleurs sont plutôt rares et la plupart sont d’excellentes fleurs à bouquets. N’étant pas rustiques, les bulbeuses d’été se plantent au printemps, après les dernières gelées.

Et puis en mai, il est temps d’en profiter, faites ce qui vous plait, mais seulement une fois passé les cavaliers (23 avril au 3 mai), qui ont la fâcheuse habitude de jeter un froid partout où ils passent. Frissons garantis…

Véronique Mure

Article paru dans le Bufarot, journal culturel d’information du canton de Monpazier. N°17, Printemps 2012