Qu’elles nous semblent loin les couleurs vives des floraisons printanières qui monopolisent notre regard sur le jardin, ou les couleurs chaudes des blés dorés de l’été. Finie également la domination du rouge flamboyant des feuillages d’automne. Le jardin a mis ses habits d’hiver aux couleurs en demi teinte, entre clair et foncé, tout en nuance de gris et de dégradés.
Lors des journées ensoleillées, les couleurs du paysage s’animent et se réchauffent à la fois, les rayons du soleil jouant avec la pierre et le bois torturé des troncs des grands arbres. Mais quand le ciel se met au gris lui aussi, c’est tout le paysage qui se fige, immobile et silencieux, comme pris sous une chape de nuages.
C’est à ce moment là qu’il faut se souvenir de ce que nous a enseigné Paul Gauguin : « Rien n’est noir, rien n’est gris. Ce qui semble gris est un composé de nuances claires qu’un oeil exercé devine. »
Moi j’aime bien le gris… Pas le temps gris… mais la couleur elle même. Cette demi-couleur comme la nomme Michel Pastoureau qui renvoie à la mélancolie mais surtout à la sagesse, la plénitude et à la connaissance. Il en a gardé, nous dit il, l’idée de l’intelligence (la matière grise…). A la fin du moyen âge on le voyait comme le contraire du noir, donc symbole d’espèrance et de bonheur.
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