Chaque époque, chaque société a produit un jardin à son image. Depuis le jardin des origines, né au sein des oasis, aux jardins contemporains en passant par la longue période des jardins médiévaux, ceux de la renaissance italienne, les jardins plus formels de la France du XVIIème ou carrément paysagers au siècle suivant dans une Angleterre éprise de « pittoresque ».
Mais qu’en est il des jardins produits par notre société en ce XXIème naissant ? Comment intègrent ils la crise, prennent ils en compte les évolutions climatiques rejaillissant sur notre météo quotidienne, ou encore la nécessité de préservation d’une biodiversité qui fout le camp… ?
A y regarder de près, le jardin est certainement le lieu idéal pour se ressourcer et surtout se réconcilier avec la nature. Louisa Jones le met en évidence dans son bel ouvrage, illustré par Béatrice Pichon, « Nouvelles natures, nouveaux jardins », récemment paru aux éditions Ulmer (cf rubrique lectures jardinières). Nos jardins se rapprochent de la nature et se faisant rapprochent l’homme de la nature. Et c’est tant mieux car reconnecter l’homme à son environnement est un besoin urgent !
Le Festival des jardins 2010, dans le parc de Chaumont sur Loire, développe le thème du jardin « corps et âme ». Dans leur jardin « rêverie dans la nature » Francesca Fornasari et Elisabetta Fermani nous racontent que notre société contemporaine donne à la beauté une valeur esthétique alors que chez les Grecs de l’Antiquité la beauté désignait l’émotion et les sentiments.
L’homme peut-il retrouver une émotion à travers la beauté de la nature ? Toute cette richesse du vivant, la biodiversité, est elle encore capable de nous émouvoir, comme elle émouvait certainement les grands explorateurs du XVIIIème ?
Il va bien falloir que notre regard sur le jardin évolue en même temps que les pratiques de jardinage qui le modèle, plus respectueuses de l’environnement (gestion différencié, objectif « zéro pesticide », préservation de la biodiversité…). Il va bien falloir accepter la présence des herbes « folles » … Mais ont-elles été un jour vraiment folles ces herbes ? Ne fut ce pas plutôt l’homme qui fut pris d’une folie qui ne l’a plus lâché depuis un bon siècle…
A partir de là où met on la limite entre jardin et espace naturel ? Pour Olivier Filippi, cité par Louisa Jones, « il n’existe aucun conflit entre jardin et paysage, jardinier et naturaliste. Les impératifs du jardinier moderne sont une motivation excellente pour créer un jardin adapté à la logique du lieu. »
Les jardins de la Bigotie sont dans ce droit fil, adaptés à la logique du lieu, de son histoire… Une histoire à paraître dans les semaines à venir…
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