Plantons donc des arbres !

Plantons donc des arbres !

Les plantes du jardin sont, comme les couleurs du peintre sur sa palette, une matière première à partir de laquelle le jardinier compose son paysage. Mais, à la différence de celle du peintre, la palette végétale du jardinier varie en fonction des saisons. Au printemps ce sont plutôt les fleurs la compose, et à l’automne ce sont les arbres qui sont l’objet de toutes ses attentions.

Si dès la fin octobre les arbres illuminent le jardin par leurs feuillages éclatants, novembre est la période idéale pour les planter. Ne dit-on pas : « à la Sainte Catherine, tout bois meurt ou prend racine » -Rappelons quand même que ce dicton, aujourd’hui dédié aux plantations d’arbre, concernait à l’origine le bouturage ! –

Mais attention !!! Planter un arbre est un geste qui nous engage pour des décennies voire des siècles… rien à voir avec la plantation des vivaces de nos plates bandes et encore moins des annuelles dont on peut tester l’intérêt avec une certaine insouciance… Ce qui particularise l’arbre, ce qui le définie même, est sa longue durée de vie. Le botaniste Francis Hallé le dit même immortel, mais c’est là une autre histoire. Surtout, avant de profiter de son ombrage et des couleurs chaudes de son feuillage automnal, plusieurs années de croissance lui seront nécessaires. Faire pousser un arbre est donc une affaire de patience…

Pour toutes ces raisons, avant de le planter, un temps de réflexion s’impose. Se renseigner sur sa taille et son port définitif est indispensable pour lui offrir l’espace qui lui sera à terme vital. Sans parler de son système racinaire dont on oublie souvent même l’existence… Combien d’arbres ont été plantés trop près d’un mur, d’une façade ou même d’un congénère et ensuite mutilés par des tailles sévères pour le maintenir dans un volume trop étriqué pour lui ?

Pensez que les chênes sont des arbres de première grandeur et dépassent souvent les 20 mètres, tout comme le peuplier blanc, un bel arbre qui peut vivre plus de deux siècles et ne s’avère pas cassant. Les tilleuls (éviter le tilleul argenté, toxique pour les abeilles), les érables, les aulnes et les ormes, s’ils sont considérés comme de deuxième grandeur vont quand même atteindre les 15 mètres. Pour de plus petits espaces il faudra donc tabler sur des arbres de troisième ou quatrième grandeurs, dont la hauteur voisine les 10 mètres, tels que les noisetiers, les alisiers, les frênes, ou les charmes et puis tous les arbres fruitiers.

L’arbre a vraiment un statut particulier au jardin, c’est un peu un compagnon de route, silencieux certes, mais très présent. Au delà de ses qualités esthétiques, il présente maints avantages. Il nous offre, entre autres, son ombre pour nous abriter aux plus chaudes journées d’été. Formidable climatiseur, il tempère notre environnement. Et puis nous ne sommes pas les seuls à en profiter… l’arbre est un vrai refuge pour les animaux du jardin. Oiseaux, insectes, petits mammifères… chacun y trouve un intérêt. Sans oublier l’intérêt des arbres pour la qualité de notre atmosphère. En absorbant le CO2 émis en excès par les activités humaines, il est un allié précieux de notre planète.

Voilà pourquoi, qu’ils soient isolés, en haie ou en bosquet, plantons des arbres dans nos jardins…

“Silencieux et dignes,

extraordinairement anciens et pourtant pleins d’avenir,

beaux et utiles, autonomes et non violents,

les arbres ne sont-ils pas les modèles dont nous avons besoin ?” (Francis Hallé)

Véronique Mure

Article paru dans le Bufarot, journal culturel d’information du canton de Monpazier n°19, automne 2012.

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