Présentation :
Véronique MURE est botaniste et ingénieure en agronomie tropicale. Passionnée par la flore méditerranéenne, elle défend depuis 40 ans la valeur patrimoniale des jardins et des paysages méditerranéens à travers l’histoire des végétaux qui les composent.
À quoi servent les plantes sur la planète ?
On a tendance, derrière cette question, à entendre une autre question, anthropocentrée, qui serait : « À quoi nous servent les plantes ? » Changeons de posture et d’échelle ! On estime l’existence d’Homo sapiens, notre espèce, à 300 000 ans. Mettons-la en rapport avec la terrestrialisation des plantes, c’est-à-dire leur sortie des océans, à l’Ordovicien, il y a environ 470 millions d’années. Le facteur multiplicateur entre les deux est de plus de 1 500. Les plantes ont donc passé 1 500 fois plus de temps que nous sur la planète. Décalons notre regard et mettons-nous à la place des plantes. Ne se demandent-elles pas à quoi nous servons depuis que nous sommes sur la Terre, si ce n’est à perturber leur biotope et tout l’écosystème ?
Pour aller plus loin, on peut faire référence aux écrits du philosophe Emanuele Coccia. Pour lui, tout être vivant jardine son garde-manger. C’est extrêmement intéressant de penser le vivant à la lumière de cette image. « Vivre, pour toute forme de vie, signifie toujours construire le monde où l’on habite, transformer radicalement (et consciemment) tout ce qui l’entoure », nous dit Coccia. Cela veut dire que, dès qu’elles sont sorties des eaux, les plantes ont jardiné la planète. Elles ont été capables de modifier la qualité des sols en les décompactant, en les oxygénant, en les nourrissant, mais aussi capables de modifier la qualité de l’air en absorbant le dioxyde de carbone et en rejetant de l’oxygène à travers la photosynthèse. Tout ceci pour fabriquer, grâce à l’énergie lumineuse, leur propre énergie, des sucres issus de la combinaison de l’eau et du CO2. Il faut commencer par là car c’est bien cet équilibre, créé par le règne végétal depuis des millions d’années, qui est perturbé aujourd’hui. On pourrait dire que c’est l’épicentre de la crise climatique que nous vivons. Il est urgent de reconnaître le rôle primordial des plantes pour réguler l’atmosphère, notamment le taux de carbone, mais également pour réguler l’eau et la qualité des sols. C’est certainement leur utilité essentielle.
De façon plus fine, on peut aborder la question de l’utilité des plantes dans la ville. La ville est créée par l’Homme pour l’Homme. C’est l’habitat le plus antropisé qui soit, dans lequel on a délibérément exclu le règne végétal spontané, en ne tolérant que la présence de plantes domestiquées et, encore, de façon très parcimonieuse. On sait aujourd’hui que cette exclusivité d’une seule espèce, l’être humain, n’est pas tenable et qu’il faut apprendre à partager l’habitat avec tous les autres vivants non humains. Je reprends souvent le titre d’une communication du sociologue Antoine Hennion : « Habiter à plusieurs peuples sur le même sol ». Il y a une urgence au partage ! Plutôt que de se demander comment nous allons utiliser les plantes, il fautse demander comment nous pouvons bien les accueillir dans nos milieux de vie pour qu’elles puissent faire société avec nous.
Afin de mieux connaître les plantes, on les a classées. Existe-t-il des classifications liées à l’écologie et au climat ?
Il y a effectivement des classifications liées à l’écologie, comme celle établie par Christen Christiansen Raunkier, un botaniste danois du 19e siècle. Elle est basée sur la position hivernale des bourgeons avec, comme seuil de référence, la hauteur moyenne de la neige au Danemark (50 cm). Ainsi, les plantes sont réparties en fonction de leur type biologique : arbres, arbustes, arbrisseaux, bulbeuses, bisannuelles, annuelles, etc. Cela pourrait paraître anecdotique mais c’est, au contraire, une classification très intéressante, mettant en lumière les stratégies que les plantes utilisent pour passer la « mauvaise saison ». Il faut noter que, sous la plupart des climats de l’hémisphère nord, la mauvaise saison est l’hiver, mais en région méditerranéenne, la mauvaise saison est l’été. La classification de Raunkier reste pour autant valable, en transposant la hauteur de neige à un seuil de sécheresse caniculaire. Ces connaissances sont, aujourd’hui, très utiles pour éclairer des choix de plantes dans les projets paysagers. Elles permettent de comprendre la manière dont elles se protègent pendant l’été, la raison pour laquelle certaines bulbeuses, par exemple, disparaissent sous terre pour esquiver la sécheresse. Elles ne sont pas mortes ; elles attendent là, à l’abri, des conditions plus favorables à leur croissance.
Qu’en est-il, actuellement, de l’évolution des plantes et des aires forestières ?
C’est une question à la fois délicate et complexe. On l’aborde souvent de façon globale, à l’échelle de la planète, en simplifiant dans un objectif d’efficacité. Cependant, il est urgent de préciser, quitte à les bousculer, des schémas solidement ancrés dans nos têtes pour bien comprendre les dynamiques écologiques. Par exemple, l’Homme, on le sait, est généralement nuisible aux écosystèmes forestiers. L’exploitation des bois tropicaux provoque la disparition des grandes forêts qui sont un des poumons de notre planète. C’est incontestable, c’est catastrophique, et les conséquences sur les cycles de l’eau et, donc, les climats sont très graves. Cependant, si l’on zoome sur les régions tempérées du globe, on constate une autre dynamique. En France métropolitaine, les surfaces forestières augmentent. La forêt tempérée ne disparaît pas. On en identifie aisément la cause : le mouvement d’exode rural initié par les révolutions industrielles et agricoles au 19e siècle s’est fait au préjudice des surfaces exploitées et, notamment, au préjudice d’une agriculture de pentes en région méditerranéenne. Les paysages des collines calcaires autour de Nîmes ou schisteuses dans les Cévennes, façonnés depuis 2 000 ans par l’agro-sylvo-pastoralisme, se sont ainsi refermés. Tout à la fois, l’agriculture, la sylviculture et l’élevage ont disparu. Du fait de cet abandon, la forêt reprend le dessus. Il en résulte une forêt méditerranéenne en accrue extrêmement importante dans nos régions et non en régression.Quand je parle d’accrue forestière, il faut saisir une dynamique, ce que l’on appelle en écologie une série progressive, à partir d’une friche agricole ou de l’arrêt du pastoralisme. Dans nos collines calcaires, les parcelles abandonnées par l’homme ont été réinvesties par la garrigue. La garrigue basse tout d’abord, puis la garrigue haute, avant d’arriver à la chênaie, en passant par des stades pré-forestiers d’arbres pionniers qui préparent la mise en place des forêts de feuillus. Le stade pinède peut faire partie de cette série progressive, avec des espèces telles que le pin d’Alep qui s’installe sur les anciennes terrasses de culture parce qu’il est à l’aise dans ces milieux ouverts et ensoleillés, avec un peu de sol. Il faut aussi différencier les successions de peuplements forestiers qui tendent vers la chênaie mixte (et peut-être autre chose dorénavant), des plantations monospécifiques de résineux. On peut alors parler des reboisements en douglas, par exemple, qui sont beaucoup critiqués, de par un potentiel de biodiversité très faible et uniquement destinés à être exploités. Cette dynamique d’enforestement assez récente vient s’entrechoquer avec un phénomène inverse provoqué par la crise climatique actuelle qui met à mal l’état de santé des arbres. C’est ce point-là qui est très perturbant. Alors que, depuis un petit siècle, on projetait des paysages méditerranéens de plus en plus forestiers, la crise climatique renverse la situation et fait planer une menace de « désertification ». Par ailleurs, les changements climatiques induisent des modifications de l’aire potentielle de répartition des espèces, comme l’ont montré les chercheurs Vincent Badeau et Jean-Louis Dupouey de l’INRAE de Dijon, en 2007, sur le hêtre, le sapin et le chêne vert.
En lien avec les perturbations des écosystèmes, les espèces qui leur sont attachées, disparaissent. Ainsi, on est entré dans un processus d’érosion de la diversité faunistique et floristique, qualifiée de sixième extinction de masse. Une extinction que l’on compare à celle des dinosaures, mais à un rythme beaucoup plus rapide.
Il s’agit là, avec la crise climatique, d’une préoccupation environnementale majeure pour laquelle il est vital d’inverser la dynamique. Cependant, on en est encore très loin.
À tout cela, il faut ajouter un risque majeur qui profite de ces deux dynamiques : le risque du feu. L’extension des milieux forestiers, d’une part, et l’extension des périodes de sécheresse caniculaire, de l’autre, génèrent un risque accru de méga-feux, comme on le constate dans tous les territoires qui nous entourent (en Grèce, au Portugal, en Australie, en Californie et désormais en France). Tout à coup, le risque de méga-feux vient changer la donne.
Ce risque est-il favorisé par la végétation locale, faite de résineux ?
Le feu a façonné les paysages méditerranéens et les plantes s’y sont adaptées. Il fait partie, par exemple, de l’écologie du pin d’Alep. Celui-ci en a besoin pour se reproduire. La chaleur permet à ses cônes de s’ouvrir et la cendre facilite la germination de ses graines. De ce fait, tout chez lui favorise à la fois son inflammabilité et sa combustibilité : les résines dont son bois est gorgé, son port aéré, ses branches mortes qui ne s’auto-élaguent pas et accumulent des aiguilles sèches mettant en place une véritable échelle à feu. Voilà pourquoiil faut bien remettre tous ces phénomènes en perspective, mettre en lumière cette complexité pour agir plus efficacement et non simplifier le propos.
Quelles sont les spécificités du paysage méditerranéen ?
J’aborde souvent le sujet des paysages méditerranéens par le climat, qui me semble au fondement de tout. Le climat méditerranéen est un des seuls, mis à part le climat désertique, dans lequel la saison chaude est la saison sèche. Cette alliance du sec et du chaud a des répercussions très importantes sur les plantes, mais aussi sur les autres êtres vivants. Toutes les caractéristiques de la végétation méditerranéenne en découlent. Passer sans encombre la saison estivale est un enjeu vital pour les espèces. Elles doivent se protéger en même temps contre la chaleur et contre le manque d’eau, jusqu’à parfois se mettre en dormance, à l’arrêt complet. C’est très compliqué pour nous, humains, qui avons nos congés en été avec des envies de paysages verdoyants et fleuris, d’accepter que la végétation soit, elle aussi, au repos. C’est pourtant la clé de la résilience de nos jardins en Méditerranée.
Je constate souvent, en discutant avec les jardiniers des jardins ouverts au public, qu’ils ont une grande connaissance des cycles de vie de la végétation méditerranéenne et une très forte conscience de la nécessité de ce repos estival et, par ailleurs, de la nécessité d’une gestion frugale de l’eau d’arrosage. L’utilisation de plantes adaptées à ce climat est indispensable, tout comme la manière de « faire jardin ». Cependant, certains visiteurs manifestent encore des signes de mécontentement face à ces situations, pensant les jardins mal entretenus, presque à l’abandon. Cela plaide pour la mise en place d’une communication adéquate au sein même des jardins. Il est important que les gens comprennent qu’en été, en Méditerranée, le jardin est au repos. Cela dit, depuis quelques années, cette conscience écologique des visiteurs est de plus en plus importante.
Quelles plantes s’adaptent le mieux à ce climat méditerranéen ?
La gestion de l’eau est le grand défi des plantes. Les méditerranéennes cherchent à éviter de transpirer en été pour économiser l’eau. Pour cela, elles réduisent les surfaces de contact des feuilles avec l’air ambiant. Tous les arbres méditerranéens, à part les arbres des ripisylves, ces forêts linéaires des bords des cours d’eau, ont des petites feuilles coriaces et souvent velues. Il faut préciser que la transpiration se fait par des petits pores qui sont principalement sur la face inférieure des feuilles, les stomates. Ces stomates sont le siège des échanges gazeux et hydriques de la plante avec le milieu aérien. Les plantes méditerranéennes ont tendance à fermer leurs stomates au plus fort de la chaleur, ou à les abriter en enroulant leurs feuilles, comme le font le romarin ou le thym. À l’extrême limite, pour éviter la dessiccation totale et la mort, les plantes peuvent perdre leur feuillage, pour se mettre au repos total. Certains genêts font cela tous les étés. Par ailleurs, la végétation méditerranéenne est dans son ensemble basse et trapue. Plus les arbres sont petits, avec un boistrès dense, moins ils sont sensibles à une embolie de leur système vasculaire, ces bulles d’air qui se forment dans les vaisseaux par manque d’eau et bloquent la circulation de la sève. À l’inverse, les racines des arbres méditerranéens sont longues et profondes, capables d’aller chercher l’eau loin. Citons aussi les plantes aromatiques, caractéristiques des milieux ouverts tels que les garrigues. Les huiles essentielles dont sont gorgés les thyms, romarins, sauges, lavandes, germandrées, nepetas, etc., leur permettent de se défendre contre les prédateurs, mais aussi, on le suppose, limitent la transpiration en créant des halos huileux autour de leur feuillage, qui forment une barrière que les molécules d’eau ne franchissent pas. Toutes ces stratégies donnent à la végétation méditerranéenne une physionomie particulière. Il faut ajouter à cela l’adaptation des cycles de vie aux différentes saisons, comme dit précédemment, avec le potentiel qu’elles génèrent. En ce qui concerne la floraison par exemple, il faut être conscient que les plantes dépensent beaucoup d’énergie pour produire des fleurs. Elles évitent de consommer cette énergie les mois où sa principale source (l’eau) est quasi absente. En régions méditerranéennes, les plantes fleurissent donc au printemps, voire à l’automne, mais certainement pas en été.
Quelle est la place de l’être humain dans l’évolution des paysages naturels ?
Pendant 2000 ans, en Méditerranée, l’Homme a été « dans » les paysages, ruraux ou forestiers. Il y est beaucoup intervenu, parfois trop, avec un appauvrissement important de la biomasse et de la biodiversité.
Cependant, dans ces milieux « ouverts » poussent des espèces héliophiles, qui aiment le soleil, dont beaucoup sont patrimoniales. Pour aller plus loin, précisons que nos paysages méditerranéens ont été, pendant des millénaires, des paysages composites. On les dit « en mosaïque ». On a encore beaucoup de mal à les envisager aujourd’hui purement forestiers. En réfléchissant, je me dis que ce modèle paysager, dans lequel les champs voisinent avec les pâtures, les vergers, et les forêts, s’entremêlant parfois et créant cette mosaïque singulière, aurait peut-être un avenir dans le contexte actuel. Prendre soin me paraît être le maître mot.
Certains paysagistes parlent de ménager plutôt que d’aménager. Retrouver une mosaïque, porter une attention minutieuse au territoire. Il s’agit de retourner dans les espaces ruraux, souvent à la frange des milieux urbains. C’est une question complexe, on l’a vu, parce qu’on a tendance à opposer l’Homme au milieu dit naturel. On sait bien que, ici, il n’y a plus aucun milieu naturel : tous les paysages méditerranéens ont été façonnés par l’Homme. Il me semble qu’il nous faut retrouver une sorte d’équilibre pour éviter les conséquences de certains risques naturels majeurs tels que l’incendie. Dans le même temps, j’entends bien les arguments, par exemple, de Françis Hallé, ce grand botaniste montpelliérain, qui se bat pour recréer en Europe, en Europe de l’Ouest, de manière inter-frontalière, une forêt de 70 000 hectares qui serait laissée en libre évolution pour revenir, sur plusieurs siècles, à un stade de forêt primaire. J’entends bien l’utilité de sa démarche. J’entends aussi la menace de désertification que font planer les changements climatiques sur les régions méditerranéennes. Si les hommes changent de posture vis-à-vis du vivant, s’ils sont plus bienveillants et plus attentionnés, peut-être peuvent-ils alors prendre leur part dans la survie des formations végétales en Méditerranée.
Est-ce que cela doit passer par la limitation des espaces agricoles ?
Il ne s’agit peut-être pas de limiter les espaces agricoles, l’agriculture de proximité étant indispensable aujourd’hui, mais de cultiver différemment. Les monocultures à perte de vue sont des modes culturaux assez récents, propulsés par la révolution agricole du 19e siècle. Avant cela, les champs étaient plus petits, majoritairement « mariés » et accompagnés de haies. Sur les pentes, mais aussi dans les plaines, la vigne était complantée avec des oliviers, ou des cerisiers voire d’autres arbres fruitiers, la haie participait également à la production globale en fournissant des petits fruits, du bois, et autres ressources occasionnelles. Ces pratiques culturales sont des modèles vertueux. Chacun a une place, mais ne prend pas toute la place. Cette démarche peut également s’appliquer en ville. Dans les milieux naturels, on ne voit jamais d’arbre vivant seul. Ils forment des communautés avec un cortège de plantes compagnes et d’autres vivants. Ces autres vivants sont aussi des facilitateurs (en agriculture, on parle d’auxiliaires de culture). Depuis 450 millions d’années, les champignons aident les arbres à absorber l’eau et les éléments minéraux du sol en échange de sucres, par exemple. On ne tient absolument pas compte de tout cela lorsque l’on plante des arbres en ville, isolés dans des milieux stériles, bituminés. Ainsi traités, ils ne peuvent vivre que sous perfusion. Il est urgent de changer cela, porter un regard neuf, une attention nouvelle, pour installer des formes de paysages adaptées au mode de vie de chacun.
Faut-il laisser faire la nature ou bien la réinvestir avec des formations végétales qui seront plus adaptées aux climats futurs ?
Je pense qu’il y a de la place pour tout. Je reviens à cette notion de mosaïque. C’est un vrai débat, notamment si on se place à une échelle plus grande. Par exemple, depuis le XIXe siècle, les géographes assimilent la région méditerranéenne à l’aire de l’olivier. Mais à l’université, on m’a enseigné que la formation végétale en équilibre de notre région, ce que l’on appelait alors le climax, c’était la chênaie mixte de chênes verts et de chênes blancs. Nous savons que cette vision n’est plus d’actualité. Par ailleurs, les généticiens de l’INRAE Bordeaux ont montré qu’au cours de la dernière glaciation, il y a 18 000 ans, les chênes européens s’étaient réfugiés très au sud, dans les Balkans et dans la péninsule ibérique, et que, une fois le climat redevenu favorable, ils sont remontés et ont reconquis toute l’Europe en moins de 6 000 ans. C’est ce qu’Antoine Kremmer appelle l’épopée des chênes européens. Ceci est une belle démonstration de ce que le règne végétal sait faire : il sait s’adapter, se déplacer. Il est facile d’imaginer que, depuis 450 millions d’années, les plantes, les arbres entre autres, qui traversent souvent plusieurs siècles, ont su s’acclimater. Un facteur estpourtant différent aujourd’hui. C’est le facteur temps. L’accélération des changements climatiques, en comparaison avec ceux que la planète a précédemment subis, rend, selon les scientifiques, les capacités d’adaptation des plantes inappropriées, car pas assez rapides. L’épigénétique pourrait-elle être la solution ? Nous sommes face à de nombreuses inconnues. Est-ce que les chênes européens vont s’adapter à d’autres environnements ? Le corps humain pourra-t-il s’adapter à des températures supérieures au seuil vital de 42 à 43°C ? Je crois que l’on n’a pas vraiment les réponses. Il ne faut pas jouer aux apprentis sorciers mais, pour autant, dans nos jardins, et dans tout espace cultivé, nous nous devons de mettre en œuvre des gestes, des attitudes bienveillantes et accueillantes envers le vivant, une attention aux plantes qui y poussent spontanément, à celles qui sont déjà là. Et ne jamais oublier que le temps de l’arbre n’est pas le nôtre.
Les questions personnelles :
Une œuvre à conseiller ?
Toutes les œuvres de Francis HALLE et Gilles CLEMENT
Une personnalité publique qui t’inspire ?
Francis HALLE et Gilles CLEMENT
Sur quels médias tu t’informes ?
Absolument partout : web, presse écrite.
Un conseil à notre Président ?
Je reprendrais la phrase d’Antoine HENNION : « Habiter à plusieurs peuples sur le même sol », en incluant bien sûr dans ces autres peuples le règne végétal.
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