Les Costières, entre vigne et ciel, par Jacques Maigne.

Les Costières, entre vigne et ciel, par Jacques Maigne.

Ce texte est extrait de l’ouvrage « De garrigues en Costières – Paysages de Nîmes Métropole », Textes de Jacques Maigne ; Photos de Gilles Martin-Raget, Actes Sud, 2005. Il est publié ici en hommage à mon ami Jacques dont j’aimais tant la plume, le verbe et la chaleur humaine.

« Peu à peu, plus au sud, la plaine de la Costière s’ourle de coteaux en pente douce et décline des paysages de vergers, de vignes surtout, où les lignes vert sombre des cyprès évoquent l’harmonie des vallons toscans. Ici, se profile le vignoble historique des Costières de Nîmes, appellation d’origine contrôlée depuis 1986 (et VDQS depuis 1950 !), où caves coopératives régénérées et domaines cossus mitonnent des vins élégants et profonds. La vigne comme mémoire, la vigne comme avenir. Sur cette colline où affleurent les galets roulés par l’ancien lit du Rhône, les ceps noueux de grenache, mourvèdre, carignan ou syrah se sont enracinés dans les sols, ont épousé le relief, se sont glissés parmi les épais bosquets de pins parasols et continuent à marquer de leur empreinte les gros villages du cru, Redessan, Manduel, Garons ou Générac. Mais cette Costière viticole, déjà tournée vers l’horizon gris argent de la Camargue proche dont elle partage la passion pour les chevaux ou les jeux taurins, n’est pas seulement territoire de grands vins, considéré par beaucoup comme l’un des terroirs les plus prometteurs du Languedoc. Dans les replis cachés de ces vastes domaines agricoles, là où serpente le canal d’irrigation du Bas-Rhône, quelques chemins secrets dévoilent des îlots sauvages, imprévus. A l’orée même du vaste plateau de Garons, site de la base aéronavale et siège de l’aéroport, le dédale des pistes caillouteuses se glisse au hasard d’arpents de fruitiers, de jeunes oliveraies ou de vignes plantées au cordeau. Les mas imposants, aux beaux murs de brique et de galets, sont tous soigneusement entretenus. En activité. Un groupe d’ ouvriers agricoles marocains salue d’un geste le promeneur, quelques aigrettes blanc neige picorent un arpent de terre fraîchement retournée et un couple de perdrix s’enfuit au pas de course. Plus loin, vers Générac, un autre chemin bordé de roseaux frôle le puech de Dardaillon et s’enfouit sous une pinède où danse la lumière. Les verts de la végétation sont denses, profonds, encore rehaussés par l’ocre des galets lisses et ronds qui émergent du sol. La Costière a un goût de fruit et de pierre chaude, un parfum de résine et de fleurs des champs. Sur son versant sud, loin, très loin des lumières de Nîmes, l’horizon bascule plein ciel. »

Jacques Maigne, 2005

© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005
© Gilles Martin Raget in « De garrigues en Costières – paysages de Nîmes Métropole », Actes Sud, 2005

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