« Rien n’est perdu dans la noix, sauf le bruit qu’elle fait en se cassant »

« Rien n’est perdu dans la noix, sauf le bruit qu’elle fait en se cassant »

Dans un coin du verger, un imposant noyer (Juglans régia) étend sa ramure jusqu’au sol. Parenthèse sur le parcours de visite du verger-jardin, notre noyer solitaire crée un espace de fraîcheur pour un instant de repos. Mais pas question d’y faire un somme, la croyance veut que s’allonger à l’ombre d’un noyer soit maléfique…. Est ce parce que ses racines, son écorce, tout comme ses feuilles recèlent une phytotoxine (la juglone), nocive pour les plantes de son voisinage ? Ou est ce simplement par crainte d’un refroidissement sous l’ombre épaisse et froide de son feuillage ?

Au Moyen Age, le noyer est associé à une symbolique chrétienne forte. La noix évoque le message divin. A l’intérieur de sa coque dure repose le fruit caché que l’on ne peut goûter avant d’avoir brisé l’enveloppe…

Les noyers sont chez eux en Périgord. Au Xème siècle déjà, les paysans acquittaient leurs dettes en setiers de noix. Trois siècles plutard les baux étaient versés en huile de noix, considérée comme un bien aussi précieux que l’or.

Le dénoisillage, indissociable de la production de noix, a également toujours été au cœur des traditions périgourdines. Au cours des longues soirées d’hiver, en famille, souvent avec l’aide des voisins, l’on cassait et l’on triait les noix. Un savoir faire qui corrobore le dicton populaire : «Rien n’est perdu dans la noix, sauf le bruit quelle fait en se cassant». Le cerneau était destiné à faire de l’huile ou bien négocier sur les marchés de la région, ou encore, par ce même canal, les noix séchées étaient vendues en sacs. Le village, comme toute la région, était bien pourvu en noyers. Les plantations étaient rares mais les arbres étaient bien répartis en bordure des routes, des chemins et des terres cultivées. Une grande partie n’était pas greffée. En fin de production, pour la qualité du bois, ils étaient destinés à l’ébénisterie.

Des six variétés classiques de la noyeraie française, quatre sont représentées en Dordogne. Franquette, Corne, Marbot, Grandjean ont ainsi officiellement reçu depuis 2002, l’appellation « noix du Périgord », sur 257 communes du département.

 Pour en savoir plus :  http://www.noixduperigord.com/accueil.html

Vous aimerez aussi

Il n'y a pas de commentaires