Le jardin des migrations du Mucem

Le jardin des migrations du Mucem

 

Le jardin des migrations du Mucem à Marseille a été lauréat des Victoires du paysage 2014 dans la catégorie « collectivités – jardin urbain ». Une occasion de revenir sur ce jeune jardin du Mucem, commandé par le Ministère de la culture et de la communication, et réalisé par les paysagistes de l’agence APS auquel nous avons modestement apporté notre concours avec Olivier Filippi pour bâtir l’histoire de ces migrations végétales. Une histoire en regard des enjeux actuels sur cette question.

Surplombant le port de Marseille, lieu d’arrivée et de départ des hommes et des plantes, le jardin des migrations évoque le brassage des cultures autour de la Méditerranée et des plantes qui les accompagnent. Ce jardin s’organise autour d’un parcours à la fois sensoriel et didactique décrivant les cheminements multiples de l’intégration des plantes dans les paysages et les cultures. Il propose une perspective originale sur les migrations des plantes par un regard croisé sur leurs usages traditionnels, y compris dans les pharmacopées juives, musulmanes et chrétiennes sur les différentes rives de la Méditerranée. Traversant la succession d’espaces ouverts et bâtis du Fort Saint Jean, ce cheminement relie les 15 unités paysagères, alternativement tournées vers la ville, la colline ou la mer, qui servent ainsi à la fois de lieux d’observation, de repos et de découverte.

Exotique ou indigène ?

De nombreuses plantes que nous considérons comme des plantes emblématiques de nos paysages méditerranéens sont des plantes exotiques amenées par l’homme au cours des derniers millénaires, ou plus récemment au cours des derniers siècles. Ces plantes se sont lentement intégrées dans nos paysages, au point d’y être souvent perçues comme des plantes identitaires ou patrimoniales. Le platane de nos bords de routes, le cyprès des paysages toscans, le mûrier qui bordait nos chemins de campagne, le figuier ou l’amandier qui s’accrochent aux murs des vignes jusqu’aux coquelicots et bleuets qui émaillent les champs de blé, toutes ces espèces sont des plantes d’origine exotique. Quand sont-elles arrivées, et depuis quand les considérons-nous comme des plantes qui caractérisent notre environnement local ?

La garrigue elle-même est moins naturelle que ce que nous pourrions penser au premier regard. Les cortèges floristiques de notre environnement local ont été profondément modifiés par l’influence continue des activités humaines sur le paysage. L’écosystème noue ainsi des liens étroits avec la civilisation, l’histoire des plantes et du paysage autour de la Méditerranée se confond avec l’histoire de l’homme. Ancré dans le site du Fort Saint et dominant la ville de Marseille, le jardin accompagnant le Mucem permet de dépasser l’opposition entre plantes indigènes ou exotiques, le lien indissociable entre les cultures et les paysages autour de la Méditerranée invitant à réfléchir sur les notions de perméabilité, de flux, de migration et d’évolution.

Un jardin tourné vers le futur

Les migrations du passé permettent également de s’interroger sur les migrations du futur. L’empreinte des activités humaines sur le paysage s’accélère. A quoi va ressembler l’environnement naturel de demain, avec les migrations des plantes liées aux perspectives de réchauffement climatique ? Comment nos paysages culturels vont-ils intégrer l’arrivée de plantes nouvelles, parfois considérées comme invasives ? Ces interrogations prennent tout leur sens dans le cadre du Fort Saint jean, où une partie de la flore « sauvage » est composée de plantes d’introduction récente, comme le robinier, l’ailante ou l’agave.

La conception du jardin met en valeur une expérience multisensorielle des végétaux, grâce à la diversité des couleurs de feuillage, des textures et des odeurs. Les passages et niveaux multiples se prêtent à une proximité immédiate avec les plantations, permettant au public de les observer, de les toucher et de les sentir. Cette approche du jardin garantit un intérêt pour le visiteur tout au long de l’année, indépendamment des périodes de floraison. Elle permet de valoriser une collection botanique de plantes méditerranéennes dans un contexte de jardin sec, demandant un entretien réduit et ne nécessitant aucun arrosage, engrais ou traitement phytosanitaire. Les plantes et les pratiques qui les accompagnent, sont aussi des supports de mémoire. Mémoire d’échanges circumméditerranéens, si présents à Marseille, au cœur même de sa propre histoire. Se souvient-on que Marseille grâce à son commerce maritime fut pendant des siècles une importante porte d’entrée des épices, cotonnades, plantes tinctoriales, graines oléagineuses, céréales… venus des contrées lointaines. Et le tissu industriel de la ville a suivi ces importations. C’était autrefois les Indiennes, plus récemment les pâtes, le sucre, le savon et le pastis. Mais aussi, comme a pu le montrer le Mucem dans son exposition « trésors du quotidien ? Europe et Méditerranée », les plantes et les pratiques sont des supports de mémoire informelle de savoirs, de savoir-faire, de savoir-agir, de savoir-être, qui participent d’une histoire commune.

Le jardin des migrations se présente ainsi à la fois comme un lieu didactique et sensoriel sur l’histoire des plantes méditerranéennes et comme un modèle pour les jardins du futur.

Il se déploie en quinze « tableaux » :

La cour des orangers

La cour des orangers, à l’abri des adversités climatiques est protégée dans son enclos verdoyant. Emplie de notes fraîches, toniques et fruitées des agrumes, elle évoque le parfum des « Pommes d’or » du jardin de l’immortalité, le verger fabuleux du jardin des Héspérides.

C’est l’image de la Méditerranée qui s’exprime ici, celle du premier enclos des jardins almohades, la cour des orangers des mosquées de Cordoue ou de Séville, les Riads marocains…

Pour les Marseillais c’est certainement le déchargement des oranges sur les quais du vieux port qu’elle rappelle. Une activité qui a atteint des proportions considérables dans la deuxième moitié du XIXème siècle.

Inspiré par ce nom évocateur des Hespérides et guidé par le parfum de ses fleurs, vous pouvez vous engager maintenant dans l’exploration du temps, long, de l’histoire des plantes méditerranéennes. Une histoire de métissage et de migration, où la séparation des deux rives de la Méditerranée paraît imperceptible, presque irréelle

© Véronique Mure

© Véronique Mure

Jardin des migrations - Mucem © V Mure

Jardin des migrations – Mucem © V Mure

Jardin des migrations - Mucem © V Mure

Jardin des migrations – Mucem © V Mure

Le jardin du commandeur ou jardin des myrtes

Nous sommes ici dans une minuscule cour des myrtes, plantes aux fleurs et aux feuilles délicatement parfumées, dont le nom n’est pas sans évoquer l’Alhambra de Grenade. Son dessin strict, aux allées rectilignes bordées de myrtes et de grenadiers, veut rappeler le jardin d’apparat du Commandeur, jardin aujourd’hui disparu.

Le myrte (Myrtus communis) était la récompense des triomphes militaires dans les sociétés gréco-romaines. C’est ceint d’une couronne de myrte que le vainqueur participait à son ovation sur le chemin du capitole. Mais le myrte est aussi une de ces plantes multiculturelles adoptée par chaque civilisation méditerranéenne. Il symbolise le voyage initiatique : en tenir un rameau à la main permet de faire un long voyage sans se fatiguer. C’est peut être pour cela que chez les Grecs, il est dédié à Aphrodite, symbole d’amour et que dans les pays du Maghreb, il est associé à un autre grand voyage : la mort.

Dans la religion juive il s’entremêle avec un cédrat et des branches de palmier et de saule pour composer le bouquet des quatre espèces de la fête de Souccot

Jardin des migrations - Mucem © V Mure

Jardin des migrations – Mucem © V Mure

Les salades sauvages du fort

Rendant hommage à la flore de reconquête des terrains perturbés, aptes à vaincre l’adversité, les mauvaises herbes sont ici à l’honneur. Des plantes caractéristiques des milieux en friche, délaissées et pourtant ayant un véritable intérêt en matière de biodiversité.

Bien des plantes, aujourd’hui reléguées aux bords des chemins, ont eu leur heure de gloire et furent introduites pour des usages variés. Que ce soit le laiteron consommé autrefois en salade, la mauve considérée comme une plante sacrée et un mets très recherché en Grèce et dans l’Italie antique, mais aussi utilisée comme dentifrice… le chardon Marie dont on apprêtait les feuilles à la manière des épinards (après en avoir retiré les épines !), les jeunes pousses à la manière des asperges, les boutons floraux à la manière des artichauts et les graines torréfiées à la manière du café… Tous ont un passé de plante utile.

Il est temps de leur redonner un statut digne de leur nom en redécouvrant leur saveur mais aussi leurs divers usages.

© Véronique Mure

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Les figuiers suspendus

Arbre symbolique de nos régions méditerranéennes, le figuier (Ficus carica) est d’origine incertaine. Selon le botaniste Alphonse de Candolle, le figuier aurait un habitat préhistorique qui s’étendrait de l’Afghanistan jusqu’aux Iles Canaries.

Comme l’olivier, le figuier a de tout temps accompagné les civilisations méditerranéennes.

Sans cesse occupé à produire des figues – ses rameaux en portent toute l’année – il est tout naturellement devenu symbole de fertilité.

Consommées fraîches ou desséchées, les figues ont des qualités gustatives et nutritionnelles qui en font un fruit d’exception. Dans l’Antiquité elles étaient à la base du régime des athlètes en période olympique et le fruit préféré de Cléopâtre au point que l’aspic devant la tuer avait été, à sa demande, caché dans une corbeille de figues.

© Véronique Mure

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Le chemin des aromatiques

Les plantes aromatiques ont naturellement leur place à côté du potager.

Ce jardin d’odeurs, planté à hauteur de mains, incite à une découverte multisensorielle de la diversité des feuillages. Si les épices sont synonymes de biens précieux et d’exotisme, les aromates évoquent plutôt les plantes parfumées et locales qui accompagnent depuis toujours la cuisine méditerranéenne. Leur emploi s’est d’autant plus facilement perpétué depuis des millénaires qu’elles poussent spontanément dans les collines, invitant à une cueillette quotidienne. Thyms, sauges, sarriettes, romarins, origans, lavandes, hysopes… appartenant à la grande famille des Lamiacées, utilisés frais, séchés ou sous forme d’huiles essentielles, sont depuis toujours présents sur les marchés, ou ils sont recherchés autant pour leurs qualités médicinales que culinaires.

L’homme n’est pas le seul à profiter de leurs vertus, les abeilles et beaucoup d’autres insectes en sont, eux aussi, friands !

© Véronique Mure

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Jardin des migrations - Mucem © V Mure

Jardin des migrations – Mucem © V Mure

© Véronique Mure

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Le potager méditerranéen

Le potager raconte l’épopée des légumes de la méditerranée, qu’ils soient originaires d’ici ou d’ailleurs.

Les plantes alimentaires ont suivi les pérégrinations des hommes sur la terre. Le blé semé dans nos champs descend des blés du Proche-Orient, vieux de près de 10 000 ans. L’oignon vient d’Asie centrale même s’il a gagné très tôt le bassin méditerranéen. Connu des Egyptiens, des Grecs et des Romains, ce sont ces derniers qui vont le diffuser dans le reste de l’Europe.

Il y a deux mille ans, les tables du pourtour méditerranéen étaient déjà garnies de blé, de pois, de raisins, de concombres, de pastèques, de poireaux, d’oignons ou d’ail. Puis, tout au long du Moyen Age, le potager s’enrichit de « verdures » comme « poirée, choulx, poreaulx, navez, persin, cerfeuil… », mais aussi d’herbes, herbettes, potagères et autres vitailles. Ce n’est qu’encore plus tard, au XVIIIème siècle, que tomates, aubergines, courgettes et poivrons, arrivèrent dans les jardins méditerranéens. Et pourtant ce sont eux qui, aujourd’hui, sont les légumes emblématiques de la cuisine méditerranéenne.

Jardin des migrations - Mucem © V Mure

Jardin des migrations – Mucem © V Mure

Le jardin du vent

Peuplé de graminées, ce jardin, par le gracieux mouvement de ses herbes, évoque le vent. Orienté vers le nord-ouest, ouvert au mistral, il renvoie à l’image d’autres paysages proches, ceux des steppes de la Crau ou du plateau du Larzac, où le vent et le mouton, si spécifiques aux régions méditerranéennes, façonnent les paysages depuis des millénaires. Quelques plantes à fleurs, pas les plus nombreuses, ont choisi le vent pour célébrer leurs amours. On les appelle anémophiles. Les arbres à chatons mais aussi les graminées usent de ce vecteur de pollinisation un peu aléatoire. Pour renforcer leur chance de voir le pollen arriver à destination, ces plantes ont des fleurs particulières : des pétales réduits, des étamines pendantes, une grande quantité de pollen, un pistil plumeux leur permettant de filtrer l’air… Enfin, elles constituent la végétation dominante de peuplements ouverts (prairies, steppes) où les obstacles à la circulation du vent sont faibles. Les plantes anémophiles sont des plantes sociales, aimant vivre avec leurs congénères.

© Véronique Mure

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Jardin des migrations - Mucem © V Mure

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L’« aire de battage »

La culture des « blés » et autres céréales secondaires, fut un des facteurs décisifs de l‘émergence des grandes civilisations des régions méditerranéennes au cours de l’Antiquité. Une culture dont témoignent les aires de battage, dont on trouve encore des vestiges tout autour de la Méditerranée. Circulaires, souvent magnifiquement pavées, elles sont aujourd’hui à l’abandon, colonisées par des plantes pionnières qui s’installent entre les pierres pour profiter de l’humidité qui persiste sous les dalles même en période de grande sécheresse. En échange, le chevelu de leur système racinaire, en enlaçant chaque dalle, participe au maintien de l’ensemble.

Toutefois, dans les campagnes marseillaises, les champs de blé ne sont pas si fréquents. La vigne a souvent dominé l’activité agricole, au détriment des céréales. Les bateaux se chargeant alors d’un approvisionnement que la terre déclinait.

© Véronique Mure

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Les jardins de la « colline »

Vous pénétrez ici dans la garrigue, la colline des Marseillais, image emblématique du Midi. Un paysage façonné par l’homme, mais aussi par le feu, le vent, le mouton et la chèvre… depuis plus de cinq millénaires. Ou plutôt une mosaïque de paysages, avec ses bois de chênes exploités, ses prairies pâturées, ses terrasses cultivées, et partout la pierre qui émerge. Ces multiples strates de la garrigue évoquent un paysage culturel, bien loin de la forêt d’origine.

La forêt méditerranéenne n’a jamais porté en son sein d’olivier, d’amandier, ni même de figuier, pourtant tous devenus des plantes emblématiques des paysages du Midi de la France. Ces arbres peuvent tous raconter l’histoire de leur voyage, souvent lointain dans le temps, quelquefois lointain en distance. L’olivier par exemple est né dans le Croissant fertile; Il serait originaire de Syrie où sa culture a été constatée au XVe siècle avant J- C. Après un passage en Grèce, il a été introduit en Italie puis en Provence par les Phocéens vers 600 avant J.C, tout comme la vigne.

Jardin des migrations - Mucem © V Mure

Jardin des migrations – Mucem © V Mure

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Jardin des migrations – Mucem © V Mure

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Le bosquet des chênes verts

Impossible de parler des paysages méditerranéens, sans évoquer la forêt. Une forêt dont l’importance a fluctué en fonction des époques. Elle a subi des défrichements importants depuis que l’homme s’est sédentarisé, avec pour deux principales causes, les incendies liés à la pratique de cultures sur brûlis, ainsi que l’ouverture de pâturages.

Une forêt surexploitée qui est devenue garrigue. Si la chênaie verte et la pinède dominent aujourd’hui, il n’en a pas toujours été ainsi. La main de l’homme a depuis longtemps modifié à sa convenance l’ordre naturel des forêts mixtes. De la préhistoire à la période romaine, le chêne vert a affirmé sa supériorité (en superficie) sur le chêne blanc. Grâce aux multiples usages de son bois et à sa grande capacité à rejeter après une coupe, très vite, il dominera dans le paysage. Le chêne blanc, moins utile, mais surtout occupant des terres fraîches et profondes, se verra, quant à lui, peu à peu éliminé au profit de l’agriculture. Mais cette histoire est une histoire ancienne, aujourd’hui la forêt regagne du terrain profitant de la disparition des pâtures et de l’abandon des terres agricoles.

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Le parcours ethnobotanique des plantes emblématiques de la  méditerranée

C’est ici, tout au long du chemin de ronde, qu’est racontée la grande histoire ethnobotanique de la méditerranée. Regards croisés sur les utilisations traditionnelles des plantes dans les cultures musulmanes et judéo-chrétiennes. Brassées par les échanges et les voyages, ces plantes ont contribué à tisser des liens historiques entre les peuples. Plantes de sorcellerie, philtres d’amour, plantes poison ou guérisseuses, plantes à usages domestiques et plantes de la toilette, plantes tinctoriales, plantes de la Mythologie et de l’Antiquité, plantes de la Bible et du Coran… On y trouve de nombreuses espèces dont la symbolique est propre à chaque civilisation méditerranéenne : l’asphodèle qui a conservé au cours des temps, une place intermédiaire entre le monde des vivants et celui des défunts ; la férule avec laquelle Prométhée apporta le feu sur terre ; l’iris, de tout temps symbole de majesté et de pouvoir, très recherchée en parfumerie pour ses rhizomes ; le laurier noble, symbole de victoire, célébrité et respect ; la rue décrite par Mahomet comme étant une herbe bénie et utilisée comme condiment par les romains….

© Véronique Mure

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Les herbes de la St Jean

Au petit matin du 24 juin, jour de la nativité de Saint Jean Baptiste, il était de tradition de récolter les «herbes guérisseuses». Celles-ci devaient être cueillies avant le lever du soleil, couvertes de rosée. Au cœur du solstice d’été les forces de la terre étaient réputées à leur apogée et les plantes bénéficiaient assurément de cette force… Toutes ces plantes étaient ensuite séchées et conservées toute l’année, montées en bouquets, croix ou couronnes, mises au fronton des portes en porte-bonheur ou dans les serrures pour éloigner les maléfices.

Les plantes de la Saint Jean, aux noms multiples et évocateurs de leur usage, sont au nombre de 7: L’Achillée millefeuille, Herbe au charpentier, Herbe aux coupures, Herbe aux soldats, Herbe des guerriers, Saigne-nez… – L’Armoise, Herbe aux cent goûts, Herbe de feu, Herbe royale, Ceinture de Saint Jean…- La Joubarbe, Barbe de Jupiter, Herbe aux cors, Herbe du tonnerre… – Le Lierre terrestre, Herbe du bonhomme, Courroie de Saint Jean… – La Marguerite sauvage, Herbe de Saint Jean, Œil de bœuf… – Le Millepertuis, Herbe percée, Herbe aux piqûres, Chasse-diable… – La Sauge, dite Toute-bonne

© Véronique Mure

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Le jardin des ailantes

Mais que vient faire l’ailante, ce faux vernis du Japon, monte aux cieux ou bois puant, dans l’histoire des plantes méditerranéennes ? Originaire d’Extrême Orient, il a été semble-t-il introduit en France au milieu du XVIIIème siècle. Planté comme arbre d’alignement le long des rues, sa capacité de propagation en fait vite une espèce commune, voire encombrante. C’est avec le déclin du vers à soie du mûrier à partir de 1843 que l’intérêt de l’ailante est ravivé. En 1857, est introduit d’Inde le vers à soie de l’ailante, réputé en Chine pour donner une matière textile renommée, l’ailantine. Le succès est vif. En 1861 on compte deux mille propriétaires adeptes de ce nouveau type de sériculture. Mais ce fut un échec, car les chenilles furent consommées par les oiseaux et autres prédateurs et la culture de l’ailante fut rapidement interrompue avec la naissance de l’industrie des textiles synthétique.

Voici la triste histoire d’une espèce exotique devenue malaimée, voire considérée comme indésirable…

Jardin des migrations - Mucem © V Mure

Jardin des migrations – Mucem © V Mure

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Le jardin de la canebière et des auffes

Par delà la forêt de mâts du port, la vue se porte sur la ville et sa Canebière. C’est l’occasion de parler de l’importance des cordiers et de la sparterie dans un port tel que Marseille, à travers le chanvre (Cannabis sativa, le canebe qui a donné son nom à la Canebière) et l’auffe, (Stipa tenuicissima) un équivalent du chanvre en provençal… Marseille a toujours été un grand comptoir de chanvre pour la fabrication et le commerce des élingues et cordages de marine. Son arsenal possédait des ateliers fabriquant des cordes et des voiles par milliers de mètres carrés. Par contre ce n’est qu’au XVIIème siècle que l’on trouve des témoignages de la sparterie. C’est à cette époque que sont arrivés les premiers habitants du Vallon des Auffes, décrits comme des auffiers, entendez par là des tresseurs de cordages pour la pêche, corbeilles, ramasseurs… à base d’auffe ou alfa, une fibre végétale poussant dans les zones sèches de l’Afrique du nord et de l’Espagne du sud. Aujourd’hui la seule trace de ces activités réside dans le nom du quartier.

© Véronique Mure

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Evocation de la mémoire des plantes & industries de Marseille

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© Véronique Mure

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