Une sauvage qui a su le rester : la mûre des haies…

Une sauvage qui a su le rester : la mûre des haies…

Comme un rituel, le 11 octobre est pour moi le jour de la mûre, fruit de la ronce des bois, ou mûrier des haies (Rubus fruticosus).

C’est ce jour là, dit-on que le diable, chassé du paradis et volant à travers les airs, s’écrasa sur une ronce (pas futé le diable !)… Rancunier, chaque année à cette date, il revient pour cracher sur les mûres afin qu’elles soient immangeables… Alors sachez le c’est avant la 11 octobre qu’il faut cueillir les mûres…

Une autre légende qui nous vient d’Italie, ou des paysans des Côtes-d’Armor, je ne sais pas bien, nous conte que jadis les ronces tenaient auberge, mais durent fermer, fauchées, ayant accordé trop de crédit à leurs voyageurs. Depuis lors elles sont obligées d’aller chercher leur pain et accrochent tout passant pour qu’il paie comptant…

Pline déjà, au Ier siècle, dans son histoire naturelle, les considérait comme rebelles : « Dans la mûre le suc de la chair est vineux ; le fruit prend trois couleurs, blanc d’abord, puis rouge, et noir quand il est mûr. Le mûrier fleurit des derniers et mûrit des premiers; la mûre, venue à maturité, tache les mains par son suc, et, non mûre, les nettoie. C’est l’arbre sur lequel l’industrie humaine a le moins gagné; point de variétés, point de modifications par la greffe; on n’est parvenu qu’à faire grossir le fruit. À Rome, on distingue les mûres d’Ostie et celles de Tusculum. Il vient aussi dans les ronces des mûres dont la chair est bien différente. »

Une sauvageone donc, mais qui ne fait pas que s’agripper aux passants. Elle sait aussi abriter toute une faune et une flore utile dans son épais roncier, premier stade de la friche « armée » chère à Gilles Clément.

Une ronce, nourricière de la faune à bien des égards et protectrice des jeunes pousses d’essences forestières.

Une ronce qui au delà de ses airs de rebelle participe au maintien de la biodiversité !

Photo Véronique Mure

Véronique Mure

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Ils sont 7 commentaires

  1. david d. duquerroigt

    C’est là où la mûre moins sucrée du mûrier blanc, mûrier pleureur ou pendula, intervient et dit :
    – Je ne pique pas, je n’accroche pas le voyageur par ses habits et mon arbre forme une sorte de cage ouverte et géante où l’oiseau libre, merle, mais à l’occasion fauvette ou moineau, se régalent et se cachent; la légende veut que les repousses de l’arbre et sa production de fruits rejoignent en négatif noir infini et par ses racines la voie lactée.

  2. boissiere karine

    Bonjour Véronique, je lis que vous êtes passé près de chez nous… La prochaine fois, venez nous rendre visite!! Herboriser chez nous serait pour moi un rêve! Nous ouvrons notre potager au public pour un moment de cueillette-découverte sur RDV! A très bientôt… je vais me plonger dans vos belles lignes, je viens de ‘tomber’ sur votre blog via facebook (le site herborisation étant archivé). Karine
    Notre potager: http://www.naturespaysages.com/potager/

  3. veronique

    Bonjour Karine, contente d’avoir de vos nouvelles, très beau ce site de votre potager. Est ce que cela marche bien pour vous ? Votre projet pour Marseille 2013 a-t-il pu se concrétiser ? Quand je repasse par les Cévennes, je vous appelle pour herboriser. Véronique


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