La saison du tabac bat son plein en Périgord.

La saison du tabac bat son plein en Périgord.

« Le tabac nous est fourni par une plante du genre Nicotiana, qui fait partie de la famille des Solanées. Toutes les espèces du genre Nicotiana peuvent être cultivées pour produire le tabac à fumer ou à priser; on en connait cinquante-huit espèces, dont la plupart donnent des feuilles propres à cet usage. Mais l’espèce qui est le plus communément cultivée, et qui a donné naissance à plusieurs variétés fournissant autant de tabacs différents, c’est la Nicotiana tabacum, connu sous les noms vulgaires de nicotiane à grandes feuilles, de grand tabac, tabac vrai. C’est une plante haute de 1 mètre 60 centimètres, glutineuse, rameuse et velue, à feuilles ovales entières. Ses fleurs sont roses, tubuleuses, disposées en belles panicules terminales ; elles donnent naissance à un fruit sec, capsulaire, qui renferme dans chacune de ses loges un, grand nombre de très petites graines brunes et ridées. » Ext : Le savant du foyer, Louis Figuier. 1876

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En ce tout début septembre, la récolte du tabac bat son plein en Périgord. Et malgré les dangers que cette substance évoque, j’ai, aujourd’hui, envie d’en parler. J’ai une double raison de m’intéresser au tabac.

La première raison est liée à la Bigotie. En effet, Louis Perrier, notre prédécesseur sur cette terre, était contrôleur de tabac. Une profession qui m’a toujours intrigué. Mais il faut se souvenir, qu’en France, la production, l’importation et la commercialisation des tabacs étaient, jusqu’en 1995, un monopole d’état. Et l’Administration du Service d’exploitation industrielle des Tabacs et Allumettes, employait des Contrôleurs des tabacs. Ceux ci avaient pour rôle d’aller compter les feuilles des plants de tabac en début de culture et de les recompter à la récolte pour s’assurer que le compte y était toujours…

Rien d’étonnant à trouver des contrôleurs de tabac ici, en Dordogne. Le Périgord est une terre à tabac. En 2004, 610 exploitants se partageaient encore la production périgourdine. De loin le chiffre le plus important en France.

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Ensuite, une fois récolté et séché par les producteurs, et livré au centre d’achat, le tabac est encore une matière “vivante” susceptible d’évoluer… et notamment de se détériorer dans le cas de conditions de stockage inappropriées. Avant d’être utilisé par l’industrie manufacturière, le tabac brut devra donc passer par une étape intermédiaire appelée la première transformation. Une usine de première transformation, basée à Sarlat, assure, depuis 1985, cette étape qui consiste à stabiliser le tabac en l’amenant à des conditions bien précises d’humidité et de température. (source : France Tabac)

Mais parler du tabac est aussi, pour moi, une façon de rendre hommage à un illustre Nîmois, mon « compatriote », Jean Nicot.

Louis Figuier, dans « Le savant du foyer » nous en raconte l’histoire en 1876 : « Le tabac est originaire du Nouveau-Monde. Il fut connu des Espagnols vers l’année 1520. C’est en 1560 qu’il fut introduit en France. Jean Nicot, bourgeois de Nîmes, devenu secrétaire du roi de France, avait été envoyé en ambassade à Lisbonne par le roi François Il. Un marchand flamand, qui probablement avait eu connaissance du tabac par les Espagnols, donna à I’ambassadeur du roi de France des graines de cette plante, et même, dit-on, du tabac en poudre. Jean Nicot envoya le tout à la reine Catherine de Médicis ; la plante nouvelle reçut donc, en France, les deux noms d’herbe de la reine ou de nicotiane. » En fait Nicot, croyant à l’effet curatif de la plante, avait envoyé de la poudre à la Reine Catherine de Medicis afin de traiter les terribles migraines de son fils François II. Le traitement ayant semble-t-il eu du succès, le tabac devient ainsi “l’herbe à la Reine” dont la vente sous forme de poudre est réservée aux apothicaires.

« Mais toute gloire a ses prétendants – nous dit encore Louis Figuier – André Thévet, moine cordelier, célèbre par ses voyages, et qui fut aumônier de la reine Catherine, en 1558, dispute à Jean Nicot l’honneur d’avoir doté la France du tabac. «Je puis me vanter, dit André Thévet (pour appuyer ses droits de priorité à la découverte du tabac), d’avoir été le premier en France qui ait apporté la graine de cette plante, et pareillement semé et nommé ladite plante l’herbe Anqoumoise. Depuis, un quidam qui ne fit jamais le voyage, quelque dix ans après que je fus de retour, lui donna son nom. » Ce quidam est néanmoins considéré encore par beaucoup de critiques comme le véritable introducteur du tabac en France. »

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