Le jardin, un espace de thérapie.

Le jardin, un espace de thérapie.

Nous revoilà aux portes de juillet, prêts à défier chaleur et sécheresse estivale.

Mais est ce bien ce temps là que nous allons affronter ?

Où sont donc passées les saisons ?

Il a fait chaud et sec au plein cœur de l’hiver, puis d’un coup très froid sans prévenir ; il a plu des trombes au printemps… alors que va nous réserver le prochain été ? Difficile devant tant d’incertitude de donner des conseils de jardinage.

Une chose est sure, il va falloir s’adapter à la situation ! Et pour cela d’abord observer les stades de végétation et de floraison des plantes pour comprendre comment d’elles même, elles s’accommodent des changements climatiques.

Mais observer les différents temps cycliques du jardin, s’y confronter, nous apporte aussi beaucoup. C’est même là une des vertus du jardin.

Franchir le seuil d’un jardin, c’est se débarrasser de toutes les préoccupations et comportements liés à la vie citadine, bruit, stress, accélération des choses, pour vivre au rythme des temps de la nature. Parcourir un jardin est une magnifique expérience sensorielle, grâce à laquelle le corps s’éveille et met en alerte tous ses sens : vue, odorat, ouïe, toucher ou encore goût.

A chaque saison, la végétation offre des palettes de couleurs très diverses passant des tons de vert des feuillages estivaux, au brun-jaune, voire carrément rouge, en automne ou par toutes les teintes florales au printemps.

Selon l’heure de la journée, par beau temps, les rayons du soleil jouent avec la pierre et exacerbent la beauté du point de vue. Les moments privilégiés étant l’aube pour les plus courageux, ou la fin d’après midi, lorsque le soleil rasant anime les feuillages de mille éclats et nuance toutes les couleurs du jardin.

Fleurs, fruits, bois, herbe coupée, offrent leurs parfums avec des rythmes subtils, dont les plantes gardent bien souvent le secret. Bonnes ou mauvaises, sèches ou mouillées, ces odeurs sont autant d’expériences qui enrichissent la visite et forgent en chacun un souvenir persistant.

Il faut aussi prendre le temps de tendre l’oreille pour saisir le clapotis de l’eau qui suinte de la roche ou coule de la fontaine, écouter le chant des oiseaux ou le frisson des feuillages sous les caresses du vent.

Il faut effleurer le tronc d’un arbre, une pierre ou un feuillage, sentir sous ses pieds les matériaux du chemin ou s’étendre dans l’herbe tendre d’une prairie.

Enfin il faut goûter les fruits, les feuilles, et même les fleurs.

Et puis cette expérience peut se partager, c’est peut être ce qu’elle a de plus précieux…

Certains parlent du jardin comme un « espace de thérapie » où se croisent de nombreux, anciens et vastes savoirs, un espace de culture en somme, de liberté, ou se cristallisent de très vielles recettes de survie, pour les plantes et pour les hommes. Et ça, ça fait du bien à tout le monde. De ce constat est né le concept d’hortithérapie, mais aussi l’association « Jardins, Art et Soin » pour initier la création de jardins dans des établissements de santé, des espaces pour la santé du corps et de l’âme, des espaces de lien social.

Alors, si cet été le temps n’est pas favorable au jardinage, si il est préférable de laisser les plantes au repos, alors promenez vous dans votre jardin, simplement pour en profiter ou encore partez à la découverte des jardins ouverts à la visite au bénéfice de l’association « Jardins, Art et soin » (liste des jardins sur le site : www.jardinsartetsoin.fr).

Véronique Mure

Article paru dans le Bufarot, journal culturel d’information du canton de Monpazier. N°18, été 2012.

Merci à Christian Deom de m’avoir permis d’enrichir cet article par nos échanges sur le sujet.

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Il est 1 commentaire

  1. Catherine D

    Touchée en plein cœur, Véronique pour plusieurs raisons, tu t’en doutes…
    Jardin, lieu de vie, lieu de survie, d’émerveillement, d’apaisement, de re-création, d’émotion, refuge et raison d’être…
    Merci
    Bises


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