Petit quizz d’ethnobotanique pour temps de confinement

Petit quizz d’ethnobotanique pour temps de confinement

Sauriez-vous à nommer les plantes qui sont évoquées dans les photos suivantes ? 26 photos pour 19 plantes…

A vous de jouer…

(Réponses à la fin de l’article)

Plante 1

1 – © Véronique Mure

2 – © Véronique Mure

3 – © Véronique Mure

4 – © Véronique Mure

Plante 2

5 – © Véronique Mure

Plante 3

6 – © Véronique Mure

Plante 4

7 – © Véronique Mure

Plante 5

8 – © Véronique Mure

9 – © Véronique Mure

Plante 6

10 – © Véronique Mure

11 – © Véronique Mure

Plante 7

12 – © Véronique Mure

Plante 8

13 – © Véronique Mure

Plante 9

14 – © Véronique Mure

Plante 10

15 – © Véronique Mure

Plante 11

16 – © Véronique Mure

17 – © Véronique Mure

Plante 12

18 – © Véronique Mure

19 – © Véronique Mure

Plante 13

20 – © Véronique Mure

Plante 14

21 – © Véronique Mure

Plante 15

22 – © Véronique Mure

Plante 16

23 – © Véronique Mure

Plante 17

24 – © Véronique Mure

Plante 18

25 – © Véronique Mure

Plante 19

26 – © Véronique Mure

Réponses du QUIZZ ETHNOBOTANIQUE N°1

1 à 4 – Genévrier Cade, Juniperus oxycedrus – Cupressaceae

Le genévrier oxycédre est un petit conifère reconnaissable à ses feuilles acérées avec deux bandes blanches à la surface (alors que le genévrier commun n’en a qu’une). Les auteurs de l’Antiquité le nommaient « petit cèdre ». Son bois très odorant, du fait d’une résine antiseptique. Il a longtemps été utilisé pour fournir une huile très réputée contre les maladies de la peau. Cette « huile », une sorte de goudron à l’odeur désagréable, s’obtenait par pyrogénation* du bois. Cette opération pouvait se faire directement en garrigue dans des fours à cade dont on retrouve de plus en plus rarement la trace, si ce n’est dans la toponymie (Cadière, Cadenet…). Il fallait 17 kg de bois pour obtenir un litre d’huile. De façon plus contemporaine l’huile de cade entre dans la composition de certains shampoings ou dans les savons comme le savon « Cadum » auquel il a donné son nom. La dernière entreprise d’extraction se trouvait dans le village de Claret dans l’Hérault.

*chauffage du bois à forte température pour le faire « suer »

5 – Cacaoyer, Theobroma cacao – Malavaceae (APG)

Le cacaoyer pousse à l’état sauvage dans la région tropicale de l’Amérique du sud depuis 4000 ans av-J.C. semble-t-il. Les Mayas furent le premier peuple à le cultiver le cacaoyer. Pour les civilisations pré-colombiennes le chocolat avait à la fois une valeur monétaire et des vertus thérapeutiques. Ils savaient que sa fève chasse la fatigue et stimule les qualités physiques et psychiques. Les premières cargaisons commerciales de fèves de cacao arrivèrent en Espagne en 1585, plus de 50 ans après le retour de Cortés. Il faut attendre encore 30 anspour que le chocolat fasse son entrée en France grâce au mariage, en 1615, d’Anne d’Autriche, fille du roi d’Espagne, avec Louis XIII. Mais la route reste longue pour la démocratisation du chocolat puisque ça n’est qu’en 1850 qu’il passe de traditions aristocratiques à une diffusion plus populaire.

6 – Buis, Buxus sempervirens  – Buxaceae

A-t-on abusé du buis, Buxus sempervirens, le bois bénit, taillé droit, en boule ou en pyramide ? Certainement ! Sa suprématie dans les bordures des parterres, classiques ou non, ou en topiaires, la tant fragilisé qu’il est à la peine aujourd’hui, voire est en danger, face aux attaques de ce papillon à la chenille dévoreuse, la pyrale. Il ne faut pas oublier qu’en même temps qu’il progressait dans les parcs et jardin de France, le buis connaissait une utilisation plus rurale, notamment en région méditerranéenne… Son bois très dur, légèrement jaune, susceptible d’un beau poli, est propre à confectionner des pipes ou autres petits objets précieux, flûtes, peignes et même bouchons de pétanque ou œufs à repriser les bas… Il fut également très recherché comme engrais vert, ayant la réputation de fumer sur trois ans (la première année avec les feuilles, la deuxième avec les brindilles et la troisième avec les rameaux). Une fumure recherchée car lente et douce du fait de ses feuilles riches en azote. La lessive de cendre de buis, employée en lotion sur la chevelure, la ferait devenir rousse ; enfin les branchettes de buis « fràtadous » de l’époque, énergiquement frottés sur le fond des casseroles, servaient à récurer.

7 – Chardon à foulon, Dipsacus fullonum –  Dipsacaceae

Bien que piquant et d’allure un peu rustre, le chardon à foulon se révèle être une merveille de délicatesse à l’observation. Les feuilles opposées par paires le long de la tige sont soudées par leur base deux à deux et forment une cuvette dans laquelle l’eau de pluie s’accumule, d’où son joli nom de « cabaret des oiseaux ». Depuis l’antiquité, une variété de cardère cultivée aux têtes allongées, aux pointes recourbées vers le bas était utilisée dans l’industrie lainière pour la finition à la main des draps de laine. Au XIXe siècle, les machines à lainer comportaient des peignes en cardères. Cette utilisation déclina, la cardère ne fut plus utilisée que pour des marchés de niches (étoffes particulières comme les tapis de billard) puis sa culture cessa et la plante disparue… ses tiges étaient utilisées, quant-à-elles, pour fabriquer des bobines de fil.

8 & 9 – Calocèdre, Calocedrus sp – Cupressaceae

Calocedrus est un genre d’arbres originaires de l’ouest des Etats-Unis, indigènes également en Chine et en Birmanie. Ces arbres sont naturalisés en Europe depuis le XIXe siècle et souvent plantés dans les parcs, où ils se détachent par leur haute stature et leur port conique. Leur bois très léger est utilisé pour la fabrication des crayons.

10 & 11 – Arbre à chapelet, Lilas de Perse, Melia azedarach – Meliaceae

Le lilas de Perse est un petit arbre ornemental, de plus en plus utilisé dans les villes méditerranéennes.  Il est reconnaissable à ses grappes de fruits beige persistantes en hivers alors que l’arbre est défeuillé. Les graines de ses fruits charnus (mortels pour les chiens – toute la plante est toxique) trouées à chaque extrémité, ont servi pour faire des chapelets, d’où ses noms d’arbre à chapelet et aussi de Paster Noster.

12 – Olivier, Olea europeae – Oleaceae

L’olivier n’est pas un arbre comme les autres. C’est un arbre civilisateur ! Aristée, Dieu Grec, élevé par Chiron le centaure et des nymphes, fut dit-on le premier à être initié à l’art de cultiver les oliviers et d’en exprimer l’huile. Mais ça c’est la légende… L’huile d’olive était dans l’antiquité la principale matière grasse des méditerranéens, essentielle non seulement pour la cuisine mais surtout pour la toilette du corps ou l’éclairage des lampes. L’huile de mauvaise qualité était employée pour faire des savons. Les olives étaient déjà récoltées sur le littoral méditerranéen lorsque les Grecs sont arrivés à Marseille. Cependant il est coutume de dire qu’ils en ont apporté la domestication et la culture (600 B.C.). Déjà pour les premières civilisations les oliviers revêtaient un caractère sacré, du à leur longévité (arbre qui ne meurt jamais) mais aussi à leur faculté à produire de l’huile en climat sec. Symboles de paix, de gloire et de félicité, mais aussi de longévité.

13 – Chène liège, Quercus suber – Fagaceae.

Le chêne-liège pousse sur des sols acides dont il est un marqueur. Cet arbre pyrophyte possède une écorce liégeuse très épaisse qui le protège du passage des incendies. Ce liège est exploité à divers usages, notamment pour faire des bouchons de bouteille. On préfère pour cela le liège femelle qui repousse après démasclage de la première écorce formée, le liège mâle étant de qualité inférieure.

14 – Cotonnier, Gossypium sp. – Malvaceae

Les cotonniers sont des plantes des régions sub-tropicales à tropicales dont les fruits sont des capsules contenant des graines munies des poils fibreux, plus ou moins longs, pour favoriser la dissémination aérienne (anémochore). La graine est riche en huile et en protéines. Ces plantes sont cultivées depuis près de 5 000 ans. L’histoire agronomique du coton, pour améliorer la qualité textile des fibres, a rendu le fruit stérile à la faveur de la longueur de la fibre. A la fin du XVIIIe siècle des essais  de cultures expérimentales du cotonnier se fera dans le sud de la France avant d’être abandonnés.

15 – Réglisse, Glycyrrhiza glabra, Fabaceae

La réglisse est originaire du sud de l’Europe et de l’Asie, et pousse à l’état sauvage dans les régions méditerranéennes. Le « bois de réglisse » (en réalité la racine) est connu pour ses diverses vertus depuis la plus haute Antiquité. On exploitait le jus sucré des racines pour faciliter la digestion, soulager les affections de la gorge et des organes respiratoires. En France, on récoltait autrefois la réglisse dans le midi, notamment en Camargue. Une des premières Réglisseries en France ouvre en 1862 à Uzès, près de Nîmes, commercialisant des bâtons de pur suc de réglisse, qui sera nommée en 1884 comme le premier ZAN.

16 & 17 – Aphyllante de Montpellier, Aphyllantus monspelliensis, Liliaceae

L’aphyllante de Montpellier, le « bragaloun », est une jolie Liliaceae à fleurs bleu en étoile, légèrement sucrées, tapissant nos garrigues au printemps.  Elle a la particularité de ne pas avoir de feuille (a-phyllante)… Ce sont les pédoncules floraux qui assurent la photosynthèse. La célèbre brosse en chiendent se confectionne aussi, quelques fois, avec les racines de l’aphyllante.

18 & 19 – Lampourde, Xanthium sp. – Asteraceae

Les inflorescences des lampourdes s’épanouissent dans les talus autour des habitations. C’est une plante typique des terrains en friche riches en azote.  Elle est proche, tout en étant moin simposante de la bardane, Arctium sp, qui figurait parmi les plantes potagères recommandées dans le capitulaire de Villis, au Moyen Age. C’est aujourd’hui un légume obsolète, sauf au Japon. Un étonnant processus cognitif déclenché par hasard a conduit les fruits de la bardane jusqu’aux crochets du Velcro. On raconte que le Velcro (velour – crochet), considéré comme l’une des inventions les plus importante du XXe siècle, aurait été imaginé par Georges de Maestral en 1951, en observant à la loupe des fruits de la bardane récupérés sur le pelage de son chien de retour de promenade.

20 – Pin pignon, pin parasol, Pinus pinea – Pinaceae

Le pin pignon, est un arbre littoral facilement reconnaissable à son port en parasol. Favoriser sa croissance végétative à ses extrémités les plus hautes, cela associé à une écorce épaisse, lui permet de se protéger des incendies qui pourraient passer à son pied. Les cônes produisent des graines comestibles, les pignons, très prisés. Ils se consomment de nombreuses manières, salée ou sucré, cuit ou cru, dans les pâtisseries, les salades, les sauces… Il entre notamment dans la composition du pesto italien. Le pignolat, dessert médiéval à base de miel et de pignon, serait l’ancêtre du nougat. Récemment un « braconnage » des pignons est apparu dans le sud de la France où des bandes organisées viennent voler les pignons dans les pinèdes publiques ou privées pour les revendre.

21 – Amandier, Prunus dulcis – Rosaceae

Il est censé‚ annoncer le printemps, mais il n’est pas sage de s’y fier car l’hiver ne lâche pas si facilement prise. Si vous vous endormez  dessous, vous avez quelques chances de rêver de l’issue de vos problèmes financiers, mais pour les résoudre, peut-être vaut-il mieux compter sur ce que vous rapporteront les amandes elles-mêmes, c’est plus sûr ! En effet les douces, dites « à la Dame », ou encore les « princesses », les meilleures et les plus fines des amandes, sont très utilisées en confiserie elles servent de base à la préparation du nougat et des dragées entre autres. On les retrouve aussi dans le « blanc-manger », plat typique de carême et encore remplaçant l’orge dans le populaire sirop d’orgeat.

22 – Rotin, Calamus rotang – Arecaceae

Les rotins sont de grands palmiers lianescents asiatiques de 20m de haut. Chez certains individus, le tronc peut mesurer jusqu’à 150 m de long. La tige fournit le rotin, matériau souple très utilisé dans toute l’Asie du sud-est pour la fabrication de meubles et de vanneries diverses. Les fibres du stipe sont également utilisées pour la confection de nattes, de cordages. Enfin, pendant presque 1000 ans le rotin liane a été utilisé pour faire du papier dans plusieurs régions de Chine. Les meubles en rotin sont principalement exportés vers l’Europe et les Etats-Unis. Les fruits comestibles sont recouverts d’écailles imbriquées brillantes, brun rougeâtre, et dégagent une résine rouge astringente connue en médecine et dans le commerce sous le nom de « sang de dragon ».

23 – Uncarina, Uncarina stellulifera– Pedaliaceae

Ce drôle de fruit appartient à une plante malgache du genre Uncarina contient 14 espèces. Ce sont de petits arbustes, voire de grands arbres ramifiés à tronc épais (dits pachycaules), quelques espèces forment un caudex (dites caudiciformes)[1].Toutes endémiques de Madagascar et spécifiques des milieux secs (xérophile donc). Leur drôle de fruit est utilisé par les malgaches pour attraper les souris… Mis dans le fond d’une boite avec un appât,  les souris de font piéger par ses crochets très efficaces à l’extrémité du fruit. Ce sont des capsules hérissées de pointes qui portent à leurs extrémités un harpon de 4 ardillons. Leur fonction biologique est de faciliter la dispersion de l’espèce en s’accrochant au pelage des animaux. C’est ce que l’on appelle de l’épi- zoochorie.

24 –Mâcre nageante, châtaigne d’eau, Trapa natans– Lythraceae

La mâcre nageante est une plante aquatique originaire d’Europe et d’Asie, considérée comme possiblement invasive du fait d’une prolifération possible dans les cours d’eau. Elle doit son nom à ce drôle de fruit à 4 épines constitué de pièces florales à l’extrémité acérée (sépales hypertrophiés) qui le font vaguement ressembler à une châtaigne. Cette châtaigne d’eau, très nutritive, est l’objet d’une culture vivrière importante dans certaines parties du monde.[2]

25 – Visnage, herbe aux cure-dents,  Ammi visnaga, Visnaga daucoides – Apiaceae

L’herbe aux cure-dents, aussi appelée « Khella » au Maroc, possède des inflorescences en ombelle spécifique à cette famille. C’est une plante méditerranéenne, annuelle ou bisannuelle, assez grande (1m50) qui était utilisée dans l’Égypte Antique comme médicinale pour traiter certaines maladies tel que l’asthme par exemple. Elle est utilisée traditionnellement au Maghreb comme un cure-dent médicinal. Facile à emporter et facile à utiliser : Vous avez juste à décrocher un rayon de l’ombelle et à passer l’extrémité du pédoncule floral entre vos dents.

26 – Grenadier, Punica granatum – Lythraceae.

Il suffit de décortiquer le nom latin du grenadier pour en savoir plus sur ce petit arbre. Punica: évoquerait les guerres puniques, les romains ayant ramené les grenadiers à Rome à leur issue (IIe siècle B.C.) ou encore la couleur rouge. Granatumest un dérivé de granum (grain, graine). L’importance symbolique de la grenade est grande et complexe. Des pays méditerranéens à l’Asie, de l’Afrique du Nord à l’Asie Mineure ou l’Inde, la grenade est depuis l’Antiquité le symbole de la fécondité, de l’amour, donc aussi du mariage et de la reproduction. Chez les Grecs, elle est associée à Déméter, déesse de l’agriculture, à Perséphone, sa fille, et à Héra (sœur de Déméter), la déesse du mariage. La peau de son fruit (la balauste) a des propriétés tinctoriales, séchée et réduite en poudre, elle teint en rouge, et participerait dit-on à la fabrication des maroquins, ce cuir longtemps estimé comme des plus précieux.

[1]https://www.cactuspro.com/articles/pollinisation-manuelle-des-uncarina

[2]Lire plus: https://www.aquaportail.com/fiche-plante-278-trapa-natans.html

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