Plaidoyer pour une agriculture de proximité !

Plaidoyer pour une agriculture de proximité !

Il y a peu de temps encore la Bigotie était une propriété agricole productive, deux paires de vaches dans les près, vignes et maïs dans les champs, tabac séchant sous les charpentes… Pas une exploitation intensive, c’est sur… Le Camillou ne forçait ni sur les engrais, ni sur l’arrosage, ni sur les travaux de sol… Alors le maïs était un peu court et éparse…  mais l’exploitation vivait ! Un jardin potager alimentait la famille en légumes verts et pommes de terre, le bois mort était ramassé pour la cheminée, le linge séchait sur les haies ou dans les prés…

Et puis comme la majorité des terres, sa destinée s’est écartée de l’agriculture. Et lorsque nous sommes arrivés en 2002, c’était une propriété pas tout à fait en friche mais plutôt délaissée, au sens affectif du terme : «abandonnée, laissée sans secours, sans assistance, sans témoignage d’affection… ».

En France les sols agricoles représentaient encore en 2009 plus de la moitié du territoire. Mais ils perdent en moyenne 93 000 hectares par an sur les trois dernières années. A ce rythme, les espaces agricoles et naturels perdent 236 hectares par jour, ce qui correspond à la superficie d’un département français moyen (610 000 hectares) tous les sept ans. En parallèle les espaces artificialisés progressent donc et atteignent désormais 9 % du territoire (source AGRESTE).

La concurrence entre le prix du foncier bâti et le prix du foncier agricole, notamment dans les espaces périurbains, est certainement un des paramètres majeurs en défaveur du maintien d’une activité agricole pérenne aux abords des villes et pourtant 75% de la population française habite dans des unités urbaines. Innover sur le foncier devrait être une des priorités de notre politique agricole.

L’autre priorité, compte tenu du contexte français, est de développer une agriculture de proximité en organisant le marché. L’agriculture paysanne et locale doit être protégée et doit pouvoir coexister avec l’agriculture mondialisée de plus en plus soumise aux mouvements erratiques et spéculatifs du marché agro-alimentaire. Sans renoncer au progrès technique socialement maîtrisé, le Forum Mondial du Développement Durable (FMDD) lance un appel mondial aux gouvernements, aux collectivités et aux territoires pour soutenir les initiatives locales permettant la sécurisation des filières traditionnelles pourvoyeuses d’agriculture maîtrisée, socialement responsable et respectueuse de la biodiversité et des traditions des territoires.

Le maintien d’une agriculture paysanne est une composante clé d’un développement durable de nos campagnes et du maintien de nos paysages.

Véronique Mure

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