Acanthus mollis. Acanthaceae
Cette acanthe de nos jardins est dite « molle » pour ses grandes feuilles à la courbure élégante.
Mais aucune autre partie de la plante n’inspire un tel qualificatif… Ni son inflorescence fièrement dressée, ni ses bractées épineuses, ni ses fleurs larges et drues , ni ses fruits ventrues sous tensions, ni même la bruyante dissémination de ses graines.
A se demander si Linné, en nommant l’espèce en 1753 avait observé l’acanthe dans son entièreté…
En cette fin juillet, alors que son cycle de vie arrive à son terme, la tension est à son comble. Tout en elle se dessèche. Les feuilles s’affalent en une large couronne dorée, et dans un bruit sec et retentissant les fruits explosent ! Point besoin de faire appel à un quelconque vecteur de dissémination. L’acanthe est ballochore. Elle se débrouille seule pour expulser ses capsules au loin (trois – quatre mètres) qui elles-mêmes jouent les catapultes en s’ouvrant et projetant leurs graines sous tension.
Un feu d’artifice final, après quoi l’acanthe se met au repos… Jusqu’à ce qu’aux prochaines pluies réapparaissent ses feuilles molles.
Combien de graines sont-elles ainsi projetées tout autour de l’acanthe ? Des centaines sans doute ! Chaque épi portant entre 30 et 50 fleurs, dont les fruits contiennent 2 à 4 graines… Je vous laisse faire le calcul….
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